Abstract

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Mon étude se penche sur Beirut Bloody Beirut, une bande dessinée libanaise de Tracy Chahwan parue en 2016, afin d'examiner de quelles manières cet objet culturel représente les profondes transformations survenues dans la capitale libanaise, telles qu'elles sont perçues par la jeunesse d'après-guerre. Le projet de "re-construction" du centre-ville peut, en effet, être considéré comme un cas extrême de "capitalisme du désastre," tel que le définit Naomi Klein. Aussi cette re-construction est-elle susceptible d'annoncer l'avenir de nombreuses autres villes du Proche et du Moyen-Orient. Bien que ville "marginale" dans l'économie mondiale, Beyrouth et ses habitants permettent en effet d'envisager les changements radicaux qui surviennent dans les identités collectives traditionnelles lorsque celles-ci sont obligées de muter sous la férule des forces hégémoniques du néolibéralisme. Mon article s'intéresse donc à la manière dont la bédéiste répond, dans son œuvre, aux réalités déconcertantes et souvent radicalement opposées de sa ville et par extension, de sa société et de son pays, à la façon dont elle tente de les comprendre, de les représenter, mais aussi d'y résister.

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