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  • L'Aubier, la JOC et la JOCF dans le diocèse de Besançon, 1927-1978par Jean Divo
  • Claude Roccati
Jean DIVO, L'Aubier, la JOC et la JOCF dans le diocèse de Besançon, 1927-1978, Paris, Les Éditions du Cerf, « Histoire religieuse de la France », 2015, 358 p. Préface de Gérard Cholvy.

Tiré d'une thèse en théologie catholique, soutenue en 2009 à l'Université de Strasbourg, cet ouvrage a pour objet l'histoire de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et de la Jeunesse ouvrière féminine (JOCF), dans le diocèse de Besançon (ce qui correspond au Doubs, à la Haute-Saône et au Territoire de Belfort-Montbéliard) de leurs débuts, en 1927, jusqu'à leur cinquantième anniversaire, fêté en 1978 lors d'un grand rassemblement à La Courneuve, peu avant que le diocèse ne soit réorganisé. C'est une histoire au plus près des militants que Jean Divo nous propose grâce, en grande partie, aux sources exploitées. Les archives disponibles au centre diocésain et dans les centres d'archives publiques ont été dépouillées systématiquement, y compris les dossiers et les publications de la JOC nationale déposés aux Archives départementales des Hauts-de-Seine, ensemble qui s'est toutefois révélé assez pauvre, surtout dans la perspective d'une étude régionale. En plus d'avoir eu [End Page 100]recours aux sources imprimées, notamment les périodiques régionaux de l'Association catholique de la jeunesse française (ACJF)– Vers l'aveniret Les Ruches de l'Est–, l'auteur a retrouvé des cahiers de section : des sources précieuses pour l'étude de leur activité presque quotidienne et des réflexions qui l'ont accompagnée. Enfin, la cinquantaine de témoignages recueillis auprès d'anciens militants et aumôniers et la consultation d'une vingtaine de fonds d'archives privées ont été très utiles et ont permis à cette recherche d'atteindre, comme le dit Gérard Cholvy dans la préface, « la saveur du vécu » (p. 11).

C'est donc avant tout en s'intéressant aux acteurs, aux individus, que l'auteur rend compte d'abord de l'implantation, puis du développement des sections jocistes. On connaissait le succès de la JOC dès sa création, dans la région parisienne et dans le Nord, on découvre ici sa précocité également dans cette région bisontine où la première section a été créée dès octobre 1927 à Belfort. Le terreau local, objet d'un bref exposé dans la première partie, peut l'expliquer. Mais, outre la vitalité de « ce pays chrétien », c'est surtout la proximité de grandes figures qui a été essentielle, en particulier celles de l'abbé Guérin, à l'origine de la première section à Clichy, et de son camarade de séminaire, Georges Béjot. D'origine bisontine, ce dernier est vicaire d'une paroisse de Belfort depuis 1925, aumônier de la première section locale, avant d'assumer trois ans plus tard la responsabilité des oeuvres diocésaines en charge des organisations de jeunesse.

La deuxième partie se penche sur l'implantation du mouvement, significative en particulier dans le nord du diocèse. Le dépouillement méticuleux des archives permet à l'auteur de faire apparaître concrètement le long travail de développement et les actions de « propagande » menées pour étendre le mouvement et recruter de nouveaux militants. Il montre aussi les résistances auxquelles la JOC naissante a été confrontée, au sein du monde catholique (y compris à la CFTC qui a lancé ses Jeunesses syndicalistes) et plus largement dans le monde ouvrier. Malheureusement, sur ce point, la focalisation sur les archives jocistes empêche d'avoir davantage de précisions sur la réception du mouvement dans ces milieux.

La troisième partie analyse les années 1938-1947 comme une période de transition. Son titre, « Vers la maturité », indique bien que c'est au cours de cette décennie...

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