Abstract

Résumé:

La géologie nous permet d’étudier les processus physiques, la structure et l’évolution de la terre et de leur donner un sens dans le temps planétaire. Pour les états et l’industrie, la géologie est également un instrument essentiel au repérage des réserves pétrolières, gazières et minières du sous-sol. L’auteure examine en quoi les films de vulgarisation scientifique et les films éducatifs portant sur les sciences de la terre et l’extraction des ressources produits par l’Office national du film du Canada entre 1950 et 1970 sont animés par le colonialisme – reflétant ainsi la logique fondatrice de déplacement des peuples autochtones et d’hégémonie blanche. Au cours de cette période d’intérêt accru des entreprises et des gouvernements pour les Territoires du Nord-Ouest (y compris l’actuel Nunavut) et le Yukon, les films de vulgarisation scientifique ont dépeint les terres arctiques et subarctiques comme de nouvelles frontières pour la recherche scientifique, l’exploration méridionale et les projets miniers. En faisant connaître les terres et les subsur-faces nordiques comme sites de développement, Know Your Resources (David A. Smith, 1950), The Face of the High Arctic (Dalton Muir, 1958), Riches of the Earth (Revised) (Colin Low, 1966), The North Has Changed (réalisation non créditée, produit par David Bairstow, 1967) et Search into White Space (James Carney, 1970) réinscrivent ces espaces dans les imaginaires colonialistes, estompant la présence des Premières Nations et des Inuits sur le territoire ou prônant leur assimilation à la société canadienne méridionale. Dans la foulée de la théorisation de la géologie comme « formation raciale » et d’études critiques de la discipline, l’auteure allègue que ces films témoignent des logiques imbriquées de la pratique scientifique, de l’extraction et de l’impérialisme à l’œuvre dans les modèles occidentaux de développement économique et de progrès – et de la propagation de ces structures comme pratique éducative populaire au cinéma.

Abstract:

Geology offers a means to study, and make sense of, the earth’s physical processes, structure, and evolution through planetary time. For states and industry, geology is also a key tool for identifying subsurface oil, gas, and mineral reserves. This article examines how popular science and education films about earth science and resource extraction produced by the National Film Board of Canada between 1950 and 1970 contain a colonial impulse reflecting settler logics of Indigenous displacement and white possession. During this period of intensified corporate and government interest in the Northwest Territories (including contemporary Nunavut) and Yukon, science films depicted Arctic and sub-Arctic landscapes as new frontiers for scientific research, southern exploration, and mining projects. By rendering northern landscapes and sub-surfaces into knowable sites for development, Know Your Resources (David A. Smith, 1950), The Face of the High Arctic (Dalton Muir, 1958), Riches of the Earth (Revised) (Colin Low, 1966), The North Has Changed (director uncredited, produced by David Bairstow, 1967), and Search into White Space (James Carney, 1970) re-inscribe these spaces within settler imaginaries, erasing First Nations and Inuit presence on the land or advocating for their assimilation into southern Canadian society. Following Kathryn Yusoff’s theorization of geology as “a racial formation,” as well as critical studies of the discipline, I argue that these films testify to the interlocking logics of scientific praxis, extraction, and imperialism at work within Western models of economic development and progress—and to cinema’s propagation of these structures as a popular educational practice.

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