Abstract

Abstract:

Ongoing and increasingly contested debates within the anthropology of Christianity focus on the role of rupture and discontinuity within processes of conversion, arguing that Christians, particularly evangelical and Pentecostal, seek to break with and condemn their indigenous cultural and religious frameworks. Through an analysis of Oksapmin church performances, as well as drawing upon a range of comparative literature, I contribute to this theoretical discussion by advancing a new conceptual model showing that within Christian music and expressive culture there are at least three distinct ways in which converts create discontinuity with their surrounding social and cultural worlds: "resonant" rupture, defined by a continuity of indigenous aesthetic form and a simultaneous change on the level of asserted meaning; "dissonant" rupture, defined as a total opposition to indigenous expressive forms and an embrace of a Western performative repertoire; and "sonant" rupture, a critique of all instrumentation, both traditional and Western, as symbols of worldliness and a strong emphasis upon singing as the purest form of divine communication. I also show how these modes of expressive discontinuity are, first, rooted in particular historical trajectories and, second, may extend to the everyday, non-ritual lives of Christians as well.

Résumé:

Dans l'anthropologie du christianisme, on assiste à des débats de plus en plus vigoureux sur le rôle de la rupture et de la discontinuité dans les processus de conversion. Les discussions portent en particulier sur la façon dont les chrétiens, notamment les évangéliques et les pentecôtistes, cherchent à rompre avec leurs cadres culturels et religieux autochtones et en viennent à les dénoncer. M'appuyant sur l'analyse des cérémonies de l'église d'Oksapmin et sur plusieurs travaux de littérature comparée, je contribue à cette discussion théorique en proposant un nouveau modèle conceptuel qui montre que, dans la musique chrétienne et la culture expressive, les convertis rompent avec leurs mondes sociaux et culturels environnants d'au moins trois manières différentes : la rupture « résonnante », définie par une continuité des formes esthétiques autochtones et par une transformation simultanée du sens qu'elles expriment ; la rupture « dissonante », définie par une opposition frontale aux formes expressives autochtones et par l'adoption du répertoire performatif occidental ; et la rupture « sonnante », définie par la critique de toute instrumentation, traditionnelle ou occidentale, en tant que symbole du monde matériel et par l'insistance sur le chant comme forme la plus pure de communication avec le divin. Par ailleurs, je montre que ces modes de discontinuité expressive s'inscrivent d'abord dans des trajectoires historiques particulières et qu'elles peuvent ensuite s'étendre à la vie quotidienne et non rituelle des chrétiens.

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