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  • 2014, année faste pour les études acadiennes
  • Yves Frenette
Landry, Nicolas et Nicole Lang – Histoire de l'Acadie. Québec, Septentrion, 2014. 467 p.
Kennedy, Gregory M. W. – Something of a Peasant Paradise? Comparing Rural Societies in Acadie and the Loudunais, 1604-1755. Montréal et Kingston, McGill-Queen's University Press, 2014, 288 p.
Belliveau, Joel – Le « moment 68 » et la réinvention de l'Acadie. Ottawa, Les Presses de l'Université d'Ottawa, 2014, 311 p.
Arrighi, Laurence et Matthieu Leblanc (dir.) – La francophonie en Acadie. Dynamiques sociales et langagières. Sudbury, Prise de Parole, 2014, 364 p.
Thifault, Marie-Claude et Henri Dorvil (dir.) – Désinstitutionnalisation psychiatrique en Acadie, en Ontario francophone et au Québec 1930-2013. Québec, Les Presses de l'Université du Québec, 2014, 196 p.

2014 fut une année faste pour les études acadiennes. En plus d'un recueil sur l'historiographie et de la traduction d'une étude importante sur la commémoration1, livres qui ont fait l'objet d'une note critique dans une autre revue2, ont paru une histoire générale de l'Acadie, des monographies rafraîchissantes sur l'Acadie coloniale et sur le « moment 68 », ainsi que des ouvrages collectifs sur la langue et sur la désinstitutionnalisation psychiatrique. Il est rare qu'on assiste à un tel foisonnement.

Une Histoire de l'Acadie problématique

À l'exception de la brochure de Caroline-Isabelle Caron qui, genre oblige, est fort succincte, il n'existe pas de synthèse moderne d'histoire acadienne, du moins pas [End Page 209] en français3. Et, selon moi, ce n'est pas l'Histoire de l'Acadie de Nicolas Landry et Nicole Lang qui peut jouer ce rôle.

Cette deuxième édition d'un livre paru en 2001 consiste essentiellement, comme pour la première édition, en une présentation chronologique, se déroulant sur sept chapitres qui encadrent les grandes périodes de l'histoire acadienne et qui correspondent plus ou moins à la périodisation classique de l'histoire du Canada. Trois chapitres portent ainsi sur l'époque coloniale, de la fondation au milieu du XIXe siècle, avec les dates charnières usuelles (1713, 1763, 1850). Les deux chapitres suivants traitent de la période allant de la deuxième moitié du XIXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale, en retenant l'année 1880 comme point de division. Enfin, le XXe siècle occupe les deux derniers chapitres, 1950 représentant une césure.

Ces sept chapitres sont aménagés en développements décousus et découpés artificiellement en tranches politiques, sociales et économiques, qui contiennent de nombreuses répétitions et ne semblent pas entretenir de liens entre elles. Résolument positivistes, Landry et Lang se contentent d'accumuler les faits. Le lecteur cherchera en vain dans l'ouvrage une trame ou des thèmes fédérateurs qui lui donneraient une cohérence, que ce soit la volonté de survie culturelle à la suite de l'événement traumatisant qu'a été la Déportation, la marginalisation politique ou socio-économique qui fut longtemps le lot des Acadiens, ou encore l'action d'une élite militante à partir de la fin du XIXe siècle. Il faut attendre la conclusion pour que les auteurs se prononcent à cet égard. C'est aussi dommage que les auteurs n'aient guère tenu compte des recherches des quinze dernières années. Plutôt que d'intégrer les progrès de l'historiographie à leur narration, ils se sont souvent contentés d'en faire état dans des notes en bas de page.

Mais l'Histoire de l'Acadie a les qualités de ses défauts. C'est un ouvrage de référence qui est très utile pour quiconque désire identifier un événement, un personnage, un lieu, ou encore se renseigner sur une question spécifique. De plus, sans être exhaustive, la bibliographie de 34 pages est susceptible de rendre de fiers services aux chercheurs. Quant à l'iconographie, aux figures et aux cartes...

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