Abstract

Résumé:

L’auteure explore ce qu’elle appelle le « trope de conversion de la violence sexualisée », là où un personnage hétérosexuel (présumé) est soumis à une violence liée au sexe ou à l’orientation sexuelle (violence sexualisée) qui est l’origine causale implicite de son identité allosexuelle ou sexuelle. Pour déconstruire la fonction socioculturelle de ce trope, l’auteure en étudie l’omniprésence au cinéma de manière générale et procède à une lecture attentive du film Albert Nobbs (Rodrigo García, 2011) pour approfondir certains de ses éléments particulièrement troublants. Elle affirme plus précisément que l’impulsion sociopolitique amenant à dépeindre la violence sexualisée comme un événement traumatique s’exerce au prix du positionnement des identités allosexuelle et sexuelle comme résultat problématique du trauma. Corrélativement, les liens déterministes récurrents entre la violence sexualisée et la production d’identités allosexuelle ou sexuelle au cinéma engendrent une problématique pour le mouvement contre la violence sexualisée, contribuant aux discours stéréotypés hégémoniques quant aux actions et aux comportements qui peuvent être considérés comme indicateurs d’une expérience de « viol réel ».

Abstract:

This article explores what I term the “sexualized violence conversion trope”: when a (presumed) heterosexual character experiences sexualized and/or gendered violence that is implied to be the causal origin of that character’s queer sexual and/or gender identity. To deconstruct the socio-cultural function of this trope, I investigate its pervasiveness in film more generally and conduct a close reading of Albert Nobbs (Rodrigo García, 2011) to elaborate upon some of its more troubling elements. Specifically, I argue that the socio-political impetus to relay sexualized violence as a traumatic event works at the expense of positioning queer gender and sexual identities as its problematic outcome. Relatedly, the repetitive deterministic linkings of sexualized violence and the production of queer gender/sexual identities in film function problematically for the anti-sexualized violence movement, contributing to hegemonic, stereotypical discourses regarding what actions and behaviours can be considered indicative of an experience of “real rape.”

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