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  • Medicina e scienza dell'uomo. Paul-Joseph Barthez e la Scuola di Montpellier par Raffaele Carbone
  • Corinne Doria
Medicina e scienza dell'uomo. Paul-Joseph Barthez e la Scuola di Montpellier Raffaele Carbone Naples : FedOA – Frederico II University Press, 2017, 180 p., https://doi.org/10.6093/978-88-6887-014-0

Si l'anthropologie s'est formalisée en tant que discipline dans les années 1850, la nécessité d'aborder l'étude des êtres humains au moyen d'une méthodologie spécifique est bien plus ancienne. Une des théorisations les plus emblématiques à cet égard est le vitalisme, doctrine élaborée au 18e siècle par un groupe de médecins-philosophes français liés à l'école de Montpellier et dont la figure la plus célèbre est Paul-Joseph Barthez. C'est à cette nouvelle « science de l'homme » [End Page 240] que Raffaele Carbone, chercheur associé à l'université Federico II de Naples, consacre son dernier ouvrage. Spécialiste en histoire de la philosophie moderne, déjà auteur de plusieurs études sur le sujet (une monographie sur Malebranche publiée en 2007 et une sur Montaigne en 2013), Carbone reconstitue dans cet ouvrage la généalogie intellectuelle du vitalisme et analyse les principaux noyaux conceptuels de ce courant philosophico-médical.

L'ouvrage est structuré en deux parties, comportant chacune deux chapitres. La première présente le cadre théorique dans lequel nait cette nouvelle « science de l'homme ». Au 18e siècle, dans l'environnement intellectuellement florissant de la Faculté de médecine de Montpellier, prend forme le projet de créer un savoir spécifique sur l'homme. Cette nouvelle science se caractérise d'abord par une approche holiste, visant à saisir l'homme en tant qu'être physique, moral et social ; et ensuite par son approche empirique, ses auteurs récusant de manière explicite toute enquête de type purement spéculatif. La généalogie intellectuelle de cette « anthropologie nouvelle » est présentée à travers les œuvres des principaux représentants de l'école de Montpellier (Ménuret, Bordeu, Lacaze). L'auteur montre comment, de leur mise en question des systèmes iatromécanistes du 17e et 18e siècle (Boerhave, Hofmann) réduisant l'homme à son anatomie et physiologie, et de l'approche l'animiste (Stahl) concevant l'homme surtout en tant qu'esprit, nait l'idée d'une nouvelle approche de l'étude de l'homme qui soit en mesure de prendre en compte l'être dans son intégralité et son unicité. Ces auteurs conçoivent ainsi le « vitalisme », qui voit l'homme en premier en tant qu'être animé par un « principe vital » irréductible aux seules lois de la physique et de la chimie.

La seconde partie se focalise sur Barthes et les Nouveaux éléments de la science de l'homme, œuvre qui constitue une grande synthèse des idées formulées par les autres médecins-philosophes montpelliérains. Les origines intellectuelles de la nouvelle science de l'homme sont précisées davantage à travers la mise en avant de l'anti-cartésianisme de l'auteur et de sa critique du réductionnisme d'Holbach. Plusieurs concepts-clés du vitalisme, tels que la sensibilité, la sympathie et la synergie, sont analysés dans le détail, de même que la nécessité postulée par Barthez de prendre aussi en compte dans l'étude de l'homme la dimension sociale et politique de son existence. Seulement dans une telle optique, il sera possible disposer de tous les éléments utiles à la préservation de la vie des hommes.

L'ouvrage de Carbone se présente comme une étude d'histoire des idées dans le sillage d'une école italienne dont les représentants [End Page 241] les plus illustres sont Sergio Moravia et Franco Venturi. L'analyse des éléments conceptuels, à la fois rigoureuse et érudite, se déroule d'une manière démonstrative facile à suivre et accessible même aux non-spécialistes. Le choix de l'auteur de rester dans le cadre strict d...

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