Abstract

Résumé:

Ce texte propose une réflexion historiographique basée sur l'article « Les contrecoups de la déshospitalisation psychiatrique. L'exemple du parcours transinstitutionel de Françoise » tiré du récent ouvrage collectif La fin de l'asile ? Histoire de la déshospitalisation psychiatrique dans l'espace francophone au XXe siècle. L'auteure revient sur cet article, afin de mettre au jour le sous-texte et de raconter la méthode ainsi que le raisonnement historique qui ont donné vie au parcours psychiatrique d'une anonyme nommée Françoise. Cet exercice s'articule autour de trois points d'ancrage : son positionnement en tant que chercheure, les enjeux concernant l'approche narrative qu'elle explore et un constat sur le raisonnement historique intriqué dans une perspective interdisciplinaire. Influencée et inspirée des travaux d'Alain Corbin, George Duby, Roy Porter, Natalie Zemon Davis et Arlette Farge, l'historienne insiste sur sa démarche inéluctablement tournée vers une approche soucieuse de repérer dans les sources des traces de sentiments et d'émotions tout en étant connectée à une intuition subjective, loin des réflexes positivistes. En guise de conclusion, en lien avec son expérience dans les sources avec lesquelles elle travaille le plus – les dossiers psychiatriques –, une réflexion sur le renouvellement de l'écriture historienne et sa conviction qu'il est possible d'écrire l'histoire des gens ordinaires tout en les racontant avec sensibilité.

Abstract:

This paper proposes a historiographical discussion based on the article « Les contrecoups de la déshospitalisation psychiatrique. L'exemple du parcours transinstitutionel de Françoise ». Françoise's transinstitutional journey presented in the collective publication La fin de l'asile ? Histoire de la déshospitalisation psychiatrique dans l'espace francophone au XXe siècle, gives me the opportunity to reveal the subtext of this article, and to describe the method and the historical reasoning that gave life to the psychiatric journey of an anonymous person named Françoise. This process is organized around three main points: my positioning as a researcher, the issues related to my narrative approach, and a statement on my historical reasoning in an interdisciplinary perspective. Influenced and inspired by the work of Alain Corbin, George Duby, Roy Porter, Natalie Zemon Davis and Arlette Farge, my approach focusses on the feelings and emotions hidden in historical sources. I remain connected to a subjective intuition, and stay away from positivist reflexes. Based on my research experience with psychiatric records, my conclusion explores the renewal of historical writing, in which I suggest that it is possible to write the history of ordinary people while telling stories with sensitivity.

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