Abstract

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Cet article explore les atouts d'une écriture poétique dans une perspective environnementale et teste l'hypothèse suivante : du fait de sa complexité et de sa richesse, l'écriture poétique (bien qu'elle ne soit pas confinée à la poésie) se prête à rendre compte des mouvements de la nature et de nous y insérer, en nous rendant plus sensibles à notre environnement. Pour la vérifier, nous nous pencherons particulièrement sur l'œuvre de deux poètes contemporains, Eugène Guillevic et Nicolas Pesquès, afin d'identifier certains des mécanismes poétiques à l'œuvre, en sondant tout particulièrement le rôle d'une posture interrogative et d'un questionnement sous-jacent. Nous verrons que l'un des enjeux fondamentaux de la poésie est un travail inépuisable et acharné sur la langue, grâce à un certain type d'écrit traquant « la diction des choses » (Pesquès) rendant vie aux mots et ouvrant, dans sa foulée, sur une appréciation renouvelée pour le monde environnant. A ce titre, l'écriture poétique de nos auteurs est performative et a une portée éthique qui peut agir comme un appel, tel celui de Guillevic (« Redescendons, / Ce coin de terre / A grand besoin de nous ») prônant une approche privilégiant le concret (tant sur le plan textuel que naturel) et reconfigurant notre rapport au réel.

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