Abstract

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For more than a century, observers have noted that the West African power associations known as Komo and Kono prohibit women from seeing their performances and assemblages. Reportedly fearful of seeing something they are not permitted to see, women and children run for shelter and shut the doors. Yet, in western Burkina Faso today, certain Komo and Kono chapters authorize some women to view their arts, and women who are not authorized still interact with performers during events, consult with the organizations' leaders at other times or assist power association leaders in other ways. A focus on the unseeing but ever-present audiences of Komo and Kono reconfigures our understanding of audiences. Scholars of theatre audiences in different times and places have sometimes used 'spectators' as a synonym for 'audience', implying a group of people who are physically present for an event and can see it. Unseeing audiences are physically present at a live performance and interact with performers even though they are prohibited from actually seeing the event other people can see. Shifting our focus to women as members of unseeing audiences also reveals women's varied contributions to organizations and arts that have long been framed as institutions that operate squarely within men's domains.

Abstract:

Depuis plus d'un siècle, des observateurs notent que les associations de pouvoir d'Afrique de l'Ouest connues sous le nom de Komo et de Kono interdisent aux femmes de voir leurs spectacles et leurs installations. Ils rapportent que par peur de voir ce qu'ils ne sont pas autorisés à voir, les femmes et les enfants partent se réfugier en courant et s'enferment. Cependant, dans la partie occidentale du Burkina Faso, certaines branches komo et kono autorisent aujourd'hui certaines femmes à voir leurs créations artistiques, et les femmes qui n'y sont pas autorisées ont la possibilité d'interagir avec les artistes lors de manifestations culturelles, de consulter les responsables de branches à d'autres moments ou d'assister les responsables de associations de pouvoir à d'autres égards. Une analyse centrée sur les publics qui ne voient pas mais sont omniprésents reconfigure notre compréhension des publics du Komo et du Kono. Les chercheurs qui étudient les publics de théâtre à différentes périodes et en des lieux différents ont parfois utilisé le mot « spectateurs » comme synonyme de « public », laissant entendre qu'il s'agit d'un groupe de personnes physiquement présentes à une manifestation culturelle et qui peuvent la voir. Les publics qui ne voient pas sont physiquement présents à un spectacle vivant et interagissent avec les artistes quand bien même on leur interdit de voir le spectacle que d'autres peuvent voir. Une analyse recentrée sur les femmes en tant que membres d'un public qui ne voit pas révèle également les diverses contributions que les femmes apportent à des associations et des arts depuis longtemps présentés comme s'inscrivant pleinement dans le domaine réservé des hommes.

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