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Reviewed by:
  • Cixous after / depuis 2000 by Elizabeth Berglund Hall et al
  • Pascale Perraudin
Berglund Hall, Elizabeth, Frédérique Chevillot, Eilene Hoft-March, and Maribel Peñalver Vicea, directrices. Cixous after / depuis 2000. Brill–Rodopi, 2017. Pp 212. ISBN 978-90-04-34942-1. $114 (hardcover). $104 (eBook).

Quiconque s'intéresse à Hélène Cixous accueillera ce volume avec enthousiasme. Les quatorze articles réunis aideront chercheur.euse.s à poser leurs jalons et se situer dans la récente et volumineuse fiction de cette auteure, féministe, dramaturge et philosophe. Les essais convoquent entre eux soixanteneuf textes de Cixous, dont les analyses expertes, souvent lumineuses, accompagneront lecteur.rice.s mues par le désir d'approfondir et dépasser « her outer persona » (192), principalement édifiée dans les cercles académiques anglo-saxons autour de la publication de son essai « Le Rire de la Méduse » en 1975. Une excellente préface (Stevens) rappelle les grands moments du parcours littéraire et philosophique de Cixous avant de souligner les éléments marquants de la fiction récente : l'omniprésence de la figure de la mère (xii) ; « nouvelle présence du personnage » (xiii) et « incorporation d'une voix autre » (xiii) par l'entremise de la biographie.

Dans leur introduction, avant de présenter des résumés clairs et concis des contributions, Hall et Hoft-March établissent la cohérence (salutaire) de l'ouvrage en regroupant grosso modo les articles autour de quatre grands événements qui mobilisent la fiction récente de Cixous : le don de ses archives à la Bibliothèque nationale de France en 2000 ; le décès de son ami, Derrida, en 2004 ; le retour en Algérie en 2005 ; l'état de vieillesse de la mère suivie de sa mort, en 2013.

Le premier événement nous entraîne dans une réflexion sur le rapport que l'écriture entretient vis-à-vis des archives, du legs et de la mémoire. Laura Hughes examine le rapport que l'archive entretient face au processus créatif en considérant multiples facteurs (rêve, sensorialité, matérialité) qui finissent par interrompre « the logic of inevitable ruin » (7) pour conclure que « writing continues to live on, now and in the future » (7), même dans les archives. Pour Anicet Modeste M'besso les (re)lectures, différées dans le temps, débouchent sur une (ré)écriture forcément unique.

Dans le deuxième événement, on médite sur les liens philosophiques et personnels qui (ré)unissent Cixous à l'ami disparu. Megan MacDonald revisite ainsi les particularités de l'espace méditerranéen que se construit Cixous. Catherine Phillips se penche sur « la douleur de la perte » (59) à travers l'étude de l'intertexte proustien, à la place grandissante, dans une écriture préoccupée par [End Page 187] « le devoir poétique d'amour, de préservation et d'attention féministe au troisième âge des femmes » (65).

Dans le troisième événement, l'Algérie s'invite comme « central figure of [Cixous's] life and work » (67) porteuse de « untranslatable sites of existence » (68). Ainsi, Corinne Mann explore la difficulté de traduire et définir l'Algérie à travers les néologismes chers à l'auteure, tandis que Catherine Mavrikakis retrace, en parallèle du parcours cixousien, la filiation de son propre deuil familial ancré en Algérie.

Dans le quatrième événement, on découvre comment la mère, désormais omniprésente dans la fiction de Cixous, amorce des bouleversements dans la réflexion et le processus créatif de l'auteure : soit dans l'exploration de la douleur anticipée du deuil ; soit dans l'effort de différer la mort. Frédérique Chevillot décrypte la surprenante décision d'oser écrire la mort de la mère (pourtant toujours vivante). Dans les stratégies d'écriture, Maribel Peñalver Vicea repère « (m)omification » (120), « processus de réparation » (120) et de survie. Mairéad Hanrahan se penche sur une méditation de l'événement comme radicale discontinuité destinée à capter la vie « in extremis » (128), « here and now » (128). Eileene Hoft...

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