Abstract

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Le présent article propose une lecture du langage métaphorique, et en particulier des figures d'analogie, dans la trilogie maghrébine d'Assia Djebar. Ces figures constituent une caractéristique fondamentale, et même définissante, de l'écriture djebarienne, et l'un de ses plus grands attraits. Un grand nombre se rattache, par une chaîne d'associations verbales qui relèvent d'un automatisme très proche de l'expérience surréaliste, à trois grands motifs ou topoi: l'essor, la fugue et l'effacement. Ce sont là en quelque sorte les métaphores primaires de l'imaginaire djebarien, à partir desquelles elle construit un réseau complexe d'analogies et de connotations. Comme chez les surréalistes, les comparants de Djebar sont souvent inattendus, empruntés à des domaines de sens extrêmement éloignés du comparé, et très éloignés les uns des autres, quoique des sèmes communs récurrents suggèrent la cohérence de l'ensemble. Je propose donc de lire les figures d'analogie djebariennes comme « images » surréalistes. J'analyserai en particulier ses métaphores filées, soit, ces séries de métaphores reliées les unes aux autres par la syntaxe et par le sens, qui investissent de larges unités discursives.

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