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  • Femmes auteurs du dix-huitième siècle: nouvelles approches critiques ed. by Ángeles Sirvent Ramos, María Isabel Corbí Sáez, María Ángeles Llorca Tonda
  • Isabelle Brouard Arends
Femmes auteurs du dix-huitième siècle: nouvelles approches critiques. Sous la direction de Ángeles Sirvent Ramos, María Isabel Corbí Sáez et María Ángeles Llorca Tonda. (Littérature et genre, 5.) Paris: Honoré Champion, 2016. 333 pp.

L'ouvrage est le résultat de recherches collectives menées de longue date au sein du Département de littérature française de l'Université d'Alicante en Espagne, sur la place et le rôle des femmes dans le champ littéraire. Y sont présentes, entre autres, des contributions proposées lors du colloque international d'avril 2011 consacrées aux femmes auteurs qui ont été enrichies et développées en lien avec les directrices du volume. L'ensemble des contributions s'appuie sur des œuvres déjà connues et exploitées — roman, théâtre, contes — d'Olympe de Gouges (Bernadette Diouf Diène; Laurence Malingret), [End Page 606] Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Françoise de Graffigny, Adélaïde-Émilie de Souza, Marie-Jeanne Riccoboni, Isabelle de Charrière, Marie-Catherine d'Aulnoy (Juan Manuel Ibeas Altamira), à l'exception d'une autrice Charlotte de Bournon Malarme, fort lue en son temps, fin du dix-huitième et début du dix-neuvième siècle, étudiée par Michel Delon. Les approches thématiques orientent la réflexion vers des questions éducatives (María Ángeles Llorca Tonda, Encarnacion Medina Arjona, Àngels Santa Bañeres, Alicia Piquer Desvaux, María Jésus Lorenzo-Modia), religieuses (Irene Aguilá-Solana), amoureuses (Mercè Boixareu Vilaplana), notamment libertines (Lydia Vázquez Jiménez). La confrontation critique des discours tenus par Mme de Charrière (Patricia Martínez García) et par Mme de Graffigny (Ángeles Sánchez Hernández) met en évidence la lucidité des autrices à l'égard de la société des Lumières. Les contributions interrogent l'intérêt et le rôle des préfaces (chez Mme de Gouges: Ángeles Sirvent Ramos), les enjeux de la traduction (Francisco Lafarga Maduell, Begoña Lasa Álvarez), le choix de l'épistolarité (María Isabel Corbí Sáez), l'importance de la présence quantitative et qualitative des autrices et de leur production dans les bases de données ('WomenWriters': Suzan van Dijk), en leur temps par un repérage de leur présence dans la bibliothèque de Marie Antoinette (Carmen Ramírez Gomez), et leur inscription dans les e-archives (Amelia Sanz Cabrerizo) qui leur permettrait d'accéder à une réelle lisibilité. L'Introduction de Martine Reid lève des interrogations cruciales sur les analyses longtemps menées sur le fonctionnement de l'écriture de femmes, sur les a priori critiques et appelle à une révolution herméneutique. La présence des femmes en littérature et leurs choix auctoriaux relèvent d'une problématique générale, 'celle de la sexuation du champ littéraire. Trop souvent, la production féminine a été ramenée à son plus petit dénominateur commun: l'appartenance au sexe féminin' (p. 16). Ce faisant, elle a été isolée, marginalisée et traitée comme une exception particulière dans l'ensemble des œuvres produites, alors qu'il convient d'articuler la question autour de la notion de 'genre', opérateur conceptuel fécond (p. 17). Cette ouverture est un appel pressant aux chercheuses et chercheurs qu'il serait utile de relayer au-delà de cet ouvrage.

Isabelle Brouard Arends
Université Rennes 2
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