Abstract

Résumé:

Dans cet article, l'auteur propose de revisiter les travaux antérieurs portant sur les rapports de la chanson à l'identité culturelle et au nationalisme québécois à la lumière de la notion de patrimonialisation et de ses concepts opératoires tels que le patrimoine « non autorisé »–unauthorised (Roberts et Cohen 2014). Il avance l'hypothèse que cette relecture de l'histoire de la musique populaire relativise et précise la teneur des récits vus comme hégémoniques, de même qu'elle souligne le caractère processuel, politique et constamment renouvelé des procédés de légitimation et de transmission dans le temps d'une mémoire collective de–ou par–la chanson. L'auteur expose ensuite différents modes de patrimonialisation tels que la remise de titres par l'Ordre national du Québec; les prix hommages du gala de l'ADISQ; et les pratiques de la communauté culturelle country-western québécoise. En résulte une prise en compte, ou du moins une valorisation, des procédés de patrimonialisation pratiques et populaires–tels que les festivals, l'autopromotion et les médias de niche–qui transmettent aussi, à l'extérieur des institutions légitimes, des legs identitaires et collectifs.

Abstract:

In this essay, the author suggests reviewing previous works on the relationship between Québécois songs, cultural identity, and nationalism through the notion of heritagization and its operational concepts, that of "unauthorized heritage" (Roberts and Cohen 2014) in particular. He claims that such a rereading of popular music history relativizes and specifies the content of those narratives seen as hegemonic, while highlighting the procedural, political and constantly renewed nature of the legitimization and transmission processes of the collective memory of (or by) the folk song. Different modes of heritagization are then discussed, such as title presentations by the Ordre national du Québec, tribute prizes at the Gala de l'ADISQ, and the customs of Québec's country-western cultural community. The result is the consideration, or at least, a form of valorization of concrete and popular heritagization processes such as festivals, self-promotion and niche media—they too convey, albeit from outside the institutions, an identity and collective legacy.

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