Abstract

Abstract:

Cet article porte sur le film du Sénégalais Mansour Sora Wade, Ndeysaan: Le Prix du pardon (2001) dont l'intrigue est basée sur les interactions entre les gens, les esprits et l'environnement. Ces relations sont claires, car les deux personnages principaux ont des totems, le lion pour le roi de la savane et le requin pour le roi des mers, tandis que les arbres, la mer, le brouillard et d'autres éléments de la nature sont dotés d'intelligence. Bien au-delà des évidences, Ndeysaan communique l'idée que l'humanité est intimement associée aux êtres invisibles: Sora Wade a tourné un film qui décentre les humains pour les resituer dans un écosystème métaphysique équilibré, bien que dangereux. Cette contribution explique d'abord les croyances spirituelles de l'ethnie représentée dans le film, les Lébous, pour clarifier leur vision des esprits, ou rabs, et les interactions entre ceux-ci et les humains. Ensuite, elle observe la présence de ces croyances dans Ndeysaan, soutenant que, malgré le fait que le film se concentre sur la rédemption d'un personnage individuel, Wade y communique un message communautaire et écologique plus subtil. En fait, les deux personnages principaux du film doivent surmonter leurs désirs égoïstes et mettre leurs totems au service de toute la communauté qui inclut non seulement les villageois, mais aussi les esprits et l'environnement. Ce récit représente une leçon pour nous tous, car c'est le prix à payer pour assurer une vie durable et pour obtenir le pardon d'un environnement meurtri.

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