Abstract

Abstract:

The central premise of this article is that reading The Book of Salt as a work of world literature shifts the temporal and spatial sites, as well as the reading practices, involved in thinking about Vietnamese American literature and subjectivity away from the effects of the so-called Vietnam War and toward a long historical view that compares how Vietnamese actors have accrued, and continue to accrue, worth within differing regimes of global value. With The Book of Salt inching toward canonical status in the Asian American Studies curriculum, it is clear that Monique Truong’s work has emerged as a central text of Vietnamese American literature. However, analyzing the novel solely as a work of Asian American literature may, in fact, limit the promise the book holds due to the conventional marketing and reading practices that frequently reduce a heterogeneous collection of Vietnamese American works to a hermeneutic centred around the “Vietnam War.” In contrast, I propose that reading The Book of Salt as a work of world literature reveals how Truong creates a ground of comparison that reimagines accepted routes of cross-cultural representation, reception, and value. This world literature perspective nudges Vietnamese American writing away from its own shores by delving deep into the history of Vietnamese mobility and reconsiders the multiple promises held within the Vietnamese diasporic past in a way that brings into question a singular construction of the Vietnamese present.

Résumé:

Cet article repose sur l’idée qu’en lisant Le Livre du sel comme une œuvre de la littérature mondiale, on fait basculer les points de repères temporels et spatiaux, de même que les pratiques de lecture qui servent à réfléchir à la littérature vietnamo-étatsunienne et à la subjectivité, pour les éloigner de ce qu’on appelle la guerre du Vietnam et les réorienter selon une perspective historique plus longue ; celle-ci permet de comparer la façon dont les acteurs vietnamiens cumulent de la valeur au sein de systèmes mondiaux distincts. Avec ce roman qui tend à devenir un élément phare du corpus des études asiatico-américaines, l’œuvre de Monique Truong se retrouve de toute évidence au centre de la littérature vietnamo-étatsunienne. Cependant, en analysant ce roman uniquement de ce point de vue, on empêche le livre de livrer ses promesses, à cause des pratiques conventionnelles de marketing et de lecture qui réduisent souvent une collection hétérogène d’œuvres vietnamo-étatsuniennes à une herméneutique centrée sur « la guerre du Vietnam ». Or, selon moi, la lecture du Livre du sel comme une œuvre de la littérature mondiale montre que l’auteure établit la base d’une comparaison qui réinvente les voies habituelles de la représentation, de la réception et de la valeur interculturelles. Cette perspective mondiale éloigne l’écriture vietnamo-étatunienne de ses propres rivages, en remontant loin dans l’histoire de la mobilité du peuple vietnamien, et jette un nouvel éclairage sur les nombreuses promesses du passé de la diaspora, d’une façon qui remet en question la construction homogène du présent vietnamien.

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