Abstract

Abstract:

The Canadian and international scholarship on settler colonialism has focused primarily on relationships between Indigenous people and settlers and the connected practices of racialization, dispossession, and violence that underpin these. Investigating British family letters from early settler British Columbia–a widely produced and circulated body of sources that largely ignore these scholarly foci–this article contends that settlers’ personal everyday also played a significant role in the foundations of settler colonialism. Taking epistolary discussions of food as a specific lens onto this issue, it explains that correspondents used descriptions of food acquisition and preparation to explain key points of difference between British Columbia and the United Kingdom, while writing about dining in ways that emphasized their continued connections and aspirations to metropolitan family norms. At the same time, this focus sustained silences, most notably about Indigenous people. Overall, the article argues, British family letters largely did not construct meaning for settlers’ lives in antagonistic contrast to the practices of locally racialized “others” but, rather, in trans-imperial communication and comparison to metropolitan “others.” In doing so, this correspondence reproduced Britons’ disregard of Indigenous people, translated British Columbia into a legible, relatable, and exclusive settler home, and entrenched this understanding as colonial knowledge in extended family networks. In this way, letters about food reflected a broader politics of the personal everyday that underpinned the settler colonial project.

Résumé:

Les travaux savants sur le colonialisme de peuplement se sont concentrés–tant au Canada qu’à l’étranger–sur les relations entre Autochtones et colons ainsi que sur les pratiques qui y sont associées : racialisation, dépossession, violence. Or, dans le présent article, l’auteure soutient que la vie personnelle quotidienne des colons a aussi joué un rôle important dans les fondements du colonialisme de peuplement. Son étude repose sur la correspondance de familles britanniques à l’époque des débuts de la colonisation de la Colombie-Britannique–un corpus abondant, largement diffusé, qui s’écarte beaucoup des centres d’intérêt des universitaires. Abordant la question sous l’angle de la nourriture, l’auteure montre que les correspondants se servaient de descriptions de l’acquisition et de la préparation des aliments pour expliquer les grandes différences entre la Colombie-Britannique et le Royaume-Uni, tout en soulignant, dans les passages sur les repas, la préservation de leurs liens avec les normes familiales de la métropole et la persistance de leurs aspirations en la matière. Par ailleurs, l’accent mis sur cette question en occultait d’autres, notamment celle des Autochtones. Dans l’ensemble, soutient l’auteure, il ressort de ces lettres que la vie des colons ne s’est généralement pas construite en opposition aux pratiques des « autres » racialisés localement, mais dans la mouvance impériale et en comparaison avec les « autres » vivant en métropole. Ce faisant, cette correspondance traduit le mépris des Britanniques pour les Autochtones; elle présente la Colombie-Britannique comme un foyer de peuplement exclusif, intelligible et susceptible de générer un sentiment d’identification; enfin, elle impose cette interprétation de la colonie dans des réseaux familiaux élargis. Ainsi de simples lettres sur la nourriture reflètent-elles une politique plus générale du quotidien se trouvant à la base du projet colonial de peuplement.

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