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  • La Réception des anthologies de poésie chinoise classique par les poètes français (1735–2008) par Yu Wang
  • Li Yuan
La Réception des anthologies de poésie chinoise classique par les poètes français (1735–2008). Par Yu Wang. (Études de littérature des xxe et xxie siècles.) Paris: Classiques Garnier, 2017. 779 pp.

Membre de l’Association française d’études chinoises et de la Société française de littérature générale et comparée, Yu Wang est l’auteur de ce nouvel ouvrage issu de sa thèse de doctorat. Son ambition est de faire l’histoire de la diffusion de la poésie de la Chine classique en France, soit du dix-huitième siècle jusqu’à nos jours. Ce qui importe dans ce travail considérable, ce n’est pas de recenser toutes les anthologies de la poésie classique chinoise ni d’évaluer leur traduction, mais de s’interroger sur la manière dont les lecteurs-poètes français l’interprétèrent et sur ce qu’ils renouvelèrent et réinventèrent en langue française après cette découverte poétique. Son étude se concentre sur les poèmes écrits en chinois depuis l’antiquité jusqu’en 1911 où la dynastie des Ts’ing a pris fin, et dont les traductions en langue française ont été publiées en anthologie. Le Père de Prémare, qui fut l’un des premiers missionnaires à se pencher sur la traduction littéraire, nous offrit en 1735 huit odes choisies du Chi King, œuvre considérée comme l’origine de la littérature chinoise. André Chénier eut la chance de les lire en prenant des notes et des copies qui révèlent le vif intérêt d’un vrai poète français envers la littérature chinoise. Avant Le Livre de jade dont Wang a souligné à plusieurs reprises l’important accueil qu’il avait reçu des poètes français, la première anthologie de poésie chinoise en langue française fut le livre Poésies de l’époque des Thang d’Hervey de Saint-Denys, publié en 1862, qui ‘révèle et éclaire pour la première fois l’une des plus belles poésies du monde, qui l’éclaire d’une lumière dont le temps n’a pas atténué l’éclat ni rendu douteuse la précision’, selon Claude Roy, poète et traducteur contemporain. L’intérêt majeur de cet ouvrage, outre l’étude très minutieuse des traductions de différentes périodes (depuis 1735) et de diverses personnalités en France ou en Chine (missionnaires, sinologues, poètes), réside dans le fait que toutes ces anthologies constituent une clé essentielle permettant à des lecteurs-poètes français d’ouvrir une porte interdite auparavant et maintenant accessible avec un horizon plus élargi et une valeur poétique plus créative, parmi lesquels on peut citer les grands noms de l’École parnassienne, ainsi que l’École fantaisiste, l’École symboliste et post-symboliste. Une bien meilleure connaissance de la littérature poétique chinoise depuis la deuxième moitié du vingtième siècle, grâce aux travaux de qualité de sinologues tels que Paul Demiéville et Rémi Mathieu, et de poètes-traducteurs tels que Armand Robin et François Cheng, permet de réaliser la symbiose entre la création poétique en français d’aujourd’hui et la poésie chinoise en langue classique, avec de nouveaux modes d’expression qui contribueront certainement au progrès général de la littérature. L’auteur a fait un travail non seulement bien documenté, mais vraiment érudit en parcourant toutes les œuvres poétiques de la Chine classique ainsi que les articles correspondants, dans leur grande diversité de temps et de lieux. De nouveaux champs d’étude poétique et comparative sont ébauchés dans sa conclusion qui lance un appel enthousiaste aux recherches plus approfondies sur l’étroite relation littéraire entre la France et...

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