Abstract

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L'année 1957 est en France l'occasion de commémorer un Baudelaire récemment réhabilité et définitivement entré dans le canon littéraire. Ce centenaire des Fleurs du mal est cependant aussi l'occasion, pour certains poètes et écrivains, de prendre leurs distances avec un lyrisme encore souvent associé au romantisme et avec le refus baudelairien de tout engagement partisan. Le compagnonnage communiste, le surréalisme tardif mais aussi les doctrines poétiques élaborées par certains cercles comme l'Ecole de Rochefort produisent des éloges ambivalents, qui sont autant d'arts poétiques anti-baudelairiens. Cet article vise à mettre en évidence une lecture d'époque, qui, au-delà des spécificités esthétiques de chacune de ces réponses à Baudelaire, constitue un tournant majeur dans la réception de l'œuvre. Il explore le discours des écrivains sur la place de Baudelaire dans leur poétique propre et dans leur panthéon personnel, afin d'expliquer comment s'opère ce que l'on pourrait considérer comme un adieu aux Fleurs du mal au profit d'une relecture du Spleen de Paris, origine d'une nouvelle modernité.

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