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  • Production du savoir et construction sociale. L'Ethnologie en Haïti ed. by Jhon Picard Byron
  • Jean-Benito Mercier
Production du savoir et construction sociale. L'Ethnologie en Haïti. Dir. Jhon Picard Byron. Québec/Port-au-Prince: PUL/Éditions de l'UEH, 2014. ISBN 978-99935-57-90-6. 313 pp. ISBN 978-27637-2400-3. 322 pp. $40.00.

Ce volume relève d'une contribution d'auteurs haïtiens et étrangers venus de divers champs intellectuels et scientifiques. Sous la direction de Jhon Picard Byron, il entend revoir le progrès des études de l'ethnologie en Haïti. Ses quatre parties regroupent treize contributions. Soulignons que deux antécédents majeurs auraient servi de catalyse à cette parution courante. D'abord, un forum a été réalisé en juin 2010 soit cinq mois après la catastrophe sismique en Haïti. Ce forum a abordé et a germé des questions portant sur la construction politique de l'État-nation. Ensuite, un colloque du 15 au 18 février 2012, réunissant « des chercheurs Haïtiens et étrangers venant d'Afrique, d'Amérique du Sud et du Nord, des Caraïbes et d'Europe » (2, Byron) a eu lieu. Il était qualifié d'évènement à haute portée scientifique et s'est concentré sur « L'ethnologie et la construction de la nation politique du peuple, du citoyen en Haïti ». Ce colloque qui a vu la collaboration de plusieurs instances universitaires devait célébrer grandiosement les décennies de la Faculté d'ethnologie et du Bureau national d'ethnologie. Alors, ce volume dérive des résultats de ce colloque que le laboratoire Langages Discours Représentations (LADIREP) entend faire revivre à un plus large lectorat. En somme, ce volume ne relaie pas stricto sensu toutes les contributions dudit colloque. En d'autres termes, il reste restrictif dans ses visées thématiques. Il n'a retenu, Byron précise, que « quelques-unes de ces communications » (2).

La portée de ce volume relève surtout de sa prétention à tenir compte des ethnologues haïtiens quant « aux débats sur la nation, le peuple et l'État ». Cet énoncé épistémique a plus ou moins délinéarisé le choix des contributions sélectionnées. Également de sa structure interne, car l'éditeur a jugé de bon ton de joindre des synopsis, guides référentiels, devant l'hétérogénéité des analyses menées. Cette modalité faciliterait une lecture en amont et en aval du volume. [End Page 136]

Notons que les analyses éclairent sur la tradition ethnologique en Haïti. Quoique se référant aux rôles de pionniers de Jean Price-Mars et de Jacques Roumain, épines dorsales du mouvement ethnologique en Haïti, ce volume a toutefois pris plus en compte les travaux de Jean Price-Mars que ceux de Jacques Roumain. En effet, le volume situe la genèse de l'ethnologique Haïtienne et des pratique ethnographiques à 1928, une date charnière, celle de la parution d'Ainsi parla l'oncle. Cependant, Kate Ramsey fait reculer les balises et précise que « comme Price-Mars le reconnaît luimême … son étude avantgardiste n'était pas sans prédécesseur » (13). Cet anachronisme relativise le paradigme price-marcien postulé et Françoise Simasotchi-Brones rapporte « qu'une 'littérature nationale' est bel et bien déjà en œuvre au moment où [Price-Mars] écrit » (166). Edlyn Dorismond, pour sa part, pousse encore les démarcations. Incluant de Vastey, il met en garde contre un devoir de mémoire antithétique « d'une anthropologie blancocentrée » autrement raciste dans le devenir de l'anthropologie Haïtienne. La thèse de Dorismond, anthropo-philosophique, pose la nécessité de déstructuraliser « la colonialité du savoir construite, entretenue par la colonialité du pouvoir » (236) par la déconstruction de « la relation spéculaire » (242) à l'autre devenu fantomatique et fantasmatique, afin de créer la possibilité d'une mutation d'une « anthropologie de l'ordinaire » en une « anthropologie en contexte créole » (256).

En effet, l'analyse de Laëthier fait montre que la relation spéculaire...

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