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  • L'American Field Sevice
  • Yannick Marques (bio)

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Insigne de casquette de l'American Field Service. CAPM 2006.1.9062. © musée de la Grande Guerre à Meaux/Y. Marques.

En septembre 1914, à la suite des combats de la Marne, la très influente communauté américaine de France se mobilise afin de venir en aide aux blessés laissés sur le champ de bataille. L'ambassadeur des États-Unis, Myron T. Herrick, fait appel à des compatriotes propriétaires de véhicules automobiles afin d'improviser un service d'évacuation sanitaire entre Meaux et l'Hôpital américain de Neuilly. De cette première initiative va naître le corps des ambulances de l'Hôpital américain. Dès lors, des centaines de jeunes universitaires américains en mal d'aventure se portent volontaires et embarquent pour l'Europe afin de servir comme ambulanciers au sein d'une des [End Page 103] trois organisations indépendantes américaines d'ambulances qui se sont créées dès 1914 :

La Harjes Formation, créée par Herman Harjes représentant en France de la Croix-Rouge américaine ; l'American Volunteer Motor Ambulance, organisée par Richard Norton en Angleterre et qui œuvrera avec la Croix-Rouge britannique en France ; puis, l'une des plus importantes et des plus connues, créée en 1915, L'American Ambulance Field Service (AAFS) qui deviendra en 1917 l'American Field Service (AFS).

Issu du corps des ambulances de l'Hôpital américain, Abram Piatt Andrew, ancien professeur d'économie et ancien secrétaire adjoint au Trésor se voit confier la tâche d'organiser et de développer l'AAFS et obtient des autorités militaires françaises l'autorisation pour ces ambulanciers d'entrer dans la zone des armées afin d'aller chercher les blessés directement sur le front. Dès avril 1915, les ambulances de l'AAFS sont ainsi placées sous le commandement de l'armée française avec la dénomination de Sections sanitaires américaines. Dès lors, un officier français assisté d'un officier de l'AAFS ainsi que quelques Poilus sont rattachés à chaque unité afin de relayer les ordres de la hiérarchie et d'assurer l'ordinaire des volontaires américains. Les ambulanciers de ces sections sont alors soumis aux mêmes règles et à la même discipline que les soldats français. Ils reçoivent également les mêmes rations et soldes que les Poilus : « L'armée nous fournit nos rations, nous suivons les lois de l'armée ; nous recevons tous cinq sous par jour, ce que touche un Poilu. Et chacun d'entre nous reçoit de l'armée sa ration de tabac à pipe tous les dix jours » (Extrait du Journal de la section 8, juin 1916).

Chaque section sanitaire est pourvue d'une vingtaine de véhicules du type Ford T aménagés en ambulance. Ces petites ambulances pouvaient en théorie accueillir trois civières ou quatre blessés assis mais, dans la pratique, elles pourront charger jusqu'à huit blessés par voyage. De par leur taille réduite et leur légèreté, elles vont s'avérer être d'une grande efficacité, se faufilant sur les routes encombrées par les convois et sur les terrains rendus difficilement praticables par les combats. On estime que leur action au plus près du front a permis de doubler les chances de survie des blessés ainsi pris en charge.

De sa création en 1915 à l'été 1917, l'AAFS passe de 3 à 34 sections. Deux d'entre elles, la section n° 3 et n° 10 seront même [End Page 104] envoyées sur le front d'Orient en 1916. Après l'entrée en guerre des États-Unis, les sections sanitaires américaines seront intégrées à l'automne 1917 à l'United States Army Ambulance Service (l'USAAS) sous commandement américain. Seul un détachement de près de 800 volontaires de l'A.F.S. restera au service de la France en intégrant la Réserve...

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