Décoloniser notre imaginaire: Mardi 28 février 2017 – Ouagadougou – Burkino Faso

SOMMAIRE

Introduction

• • Divergence de visions

•         • La situation locale

•         • La situation internationale

•         • Le cinéma latino-américain

• • L'impact sur le cinéma du sud

• • Les révélations du cinéma du sud

• • La pomme de discorde de la mondialisation

• • La décolonisation de l'imaginaire

Conclusion

Introduction

• • Rappelons quelques évidences:

•     • Le cinéma est une création de l'Occident: Louis et Auguste Lumière, David W. Griffith, Sergueï Eisenstein.

•     • La formation au cinéma est de tradition occidentale.

•     • Le Tiers-Monde hérite d'un legs lourd de conséquence.

•         • La nouvelle culture du spectacle;

•         • Les nouvelles contraintes du nouveau mode d'expression à apprivoiser;

•         • La prise en charge du cinéma par le pouvoir.

•         • Le cinéma contestataire en Amérique-Latine.

Divergences de vision

• • La situation locale

• • La situation international

• • Le cinéma latino-américain

La situation locale

• • A l'indépendance (1956), le Maroc est un pays vierge à la culture traditionnaliste tournée vers le passé. Ahmed Massaia note dans Un désir de culture qu'à cette époque les pouvoirs publics sont dans l'incapacité de donner une dynamique à l'activité culturelle. Un tel contexte est largement défavorable à la création artistique. Loin d'être une occupation culturelle, le cinéma est une pure distraction, c'est-à-dire que son statut de passe-temps n'est pas usurpé.

• • La télévision est une vitrine pour la production mondiale, que vient compléter le cinéma de minuit, à l'actif du critique Nour-Eddine Saïl, qui excelle dans le créneau du cinéma d'art et d'essai. Ce critique, puis, scénariste et producteur, et, plus tard, opérateur public, via la télévision et le CCM, est aussi aussi la cheville ouvrière du combat du Tiers-monde pour se doter d'un cinéma national de niveau. A l'initiative de la création de la fédération nationale des cinéclubs du Maroc (FNCM), il s'illustre par la contribution à l'émergence d'une génération de cinéphiles attachés à l'animation culturelle ou carrément reversés dans la création.

• • De nos jours, l'avènement de la mondialisation finit par tuer l'activité de la distribution et de l'exploitation qui vivote péniblement. Rejointe en cela par l'essoufflement des cinéclubs devenus de fantômes organisateurs de rencontres annuelles de cinéma. Ce qui achève de frustrer les cinéphiles et d'éradique la culture cinématographique qui déserte la télévision et le cercle des cinéclubs.

La situation locale

• • Où se situe alors le cineaste marocain par rapport à ce paysage peu glorieux?

• • Balloté entre l'élan de la vitalité d'une liberté d'expression imprégnée de la culture occidentale au contact de laquelle il fait son apprentissage et, en face, un milieu culturel encadré par un conservatisme local, le cinéaste marocain est dans un dilemme abyssal.

• • A quel destin serait vouée une technicité aux relents artistiques fraichement acquise au prix d'effort intellectuel considérable consenti aux bancs de l'université occidental, si en contrepartie on ne mesure pas à leur juste valeur les moyens d'expression immenses qu'offre ce mode de communication massive? Le risque encouru est immense!

La situation internationale

• • De ce contexte de contestation, de recherche de moyens d'expression, de volonté de bien faire, s'incruste le Manifeste de Pesaro (Italie) en 1968. Œuvre des cinéastes argentins Fernando Solanas et Octavio Getino, le concept argentin se présente sous forme de théorie du cinéma d'intervention sociale et politique, symbolisant la vitalité du cinéma latino-américain. Il s'agit d'une proposition qui tend à rapprocher le septième art de la vie, le cinéma de l'action.

• • C'est l'Amérique du Sud qui produit indéniablement la plus audacieuse production tant par le contenu que par la forme: le trésor légué par le cinéma novo du Brésil, l'une des plus importantes cin...