Abstract

Résumé:

Dans la seconde moitié des années soixante, au moment où le mouvement contestataire contre la guerre du Viêtnam s'amplifiait, des militants de la Nouvelle Gauche se tournèrent aussi vers le cinéma militant. Après la formation en 1967 de collectifs d'actualités cinématographiques connus sous le nom de Newsreel, le groupe de New York changea de nom et devint « Third World Newsreel » (TWN) en 1971, afin de refléter l'influence du discours « colonial interne », en référence aux personnes de couleur opprimées aux É.-U. Cependant, Third World Newsreel concentrait ses activités sur la production de films et assurait lui-même la distribution de ses propres films. Fondée au début des années soixante-dix, cette entreprise de distribution assura la diffusion de films militants époustouflants produits en Amérique latine au cours de cette période. Le groupe Third World Newsreel à son tour changea de nom quelque temps après et devint « Tricontinental Film Center », basé à New York et à San Francisco, et distribua les films de Jorge Sanjinés, Fernando Solanas et Octavio Getino, Tomás Gutiérrez Alea, Humberto Solás et ceux de nombreux autres cinéastes dans le cadre d'un engagement visant à protester contre les régimes répressifs présents dans tout l'hémisphère, et à défier la censure des films de Cuba. Cette explosion du militantisme cinématographique aux États-Unis atteindra son point culminant lors des Rencontres internationales pour un nouveau cinéma, tenues à Montréal en 1974. Avec la vague de répression politique qui sévissait dans la région dans la seconde moitié de la décennie et le rétrécissement du marché de la distribution non commerciale aux É.-U. en raison des changements technologiques qui survinrent dans les activités de production des médias, le militantisme entourant la distribution de ces films commença à perdre du terrain.

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