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  • Introduction
  • Lisa Hébert (bio), Ross Pattee (bio), and Neil Grungras (bio)

Quand Nicole LaViolette est décédée en 2015, elle était largement reconnue, par de nombreux défenseurs des droits de la personne ainsi que par des chercheurs et professionnels du domaine des réfugiés, comme cheffe de file et véritable pionnière des droits des lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et queer (LGBTQ). Son travail de recherche et le rôle qu'elle a joué ont influencé les instances qui ont établi les lignes directrices pour les réfugiés LGBTQ. Déjà comme jeune chercheure, elle trouvait inconcevable que les gais, lesbiennes et personnes trans ne soient pas considérés comme réfugiés. Toute sa carrière et toute sa vie, avec d'autres chercheurs et militants, elle a influencé les directives visant à faire reconnaître l'orientation sexuelle et l'expression de l'identité de genre dans les demandes d'asile, tant à l'étranger que dans son pays, le Canada.

Neil Grungras est le fondateur et directeur général d'Organisation for Refuge, Asylum and Migration (ORAM), une organisation internationale ciblant les réfugiés qui fuient la persécution en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Au sujet de la contribution de Nicole LaViolette, il affirme : « À ma connaissance, il n'y a pas un seul théoricien ou praticien juridique dans notre domaine qui ne vénère les travaux de Nicole »1. M. Grungras a rencontré Mme LaViolette alors qu'elle venait de publier son commentaire critique sur la note d'orientation du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) quant aux demandes de reconnaissance du statut de réfugié relativement à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre2. Son article énonçait la seule critique constructive adressée à un document politique des Nations Unies visant à guider la façon dont les professionnels travaillant avec des réfugiés un peu partout dans le monde comprennent et protègent les personnes LGBTQ. Elle rappelait ostensiblement au HCR en quoi l'organisation avait souvent mal compris et déformé les besoins de protection des réfugiés LGBTQ. Largement influencé par son analyse et son appel à l'action, le HCR a depuis reformulé et revu son approche dans les directives. En tenant compte de l'avis de LaViolette, le HCR a formé un comité pour réviser les nouvelles directives. Il en a résulté des directives qui constituent désormais le texte de référence le plus consulté dans le monde sur le traitement des réfugiés LGBTQ. Ces directives sont appliquées dans plus de soixante opérations de terrain du HCR et jouent un grand rôle dans les bureaux d'asile gouvernementaux du monde entier. [End Page vi]

Parmi les nombreux autres travaux décisifs de Mme LaViolette, on compte son article de 2007, « Gender-Related Refugee Claims: Expanding the Scope of the Canadian Guidelines », où elle a trouvé une nouvelle façon de formuler les demandes fondées sur la persécution en raison du genre au Canada3; son article « Independent Human Rights Documentation and Sexual Minorities », où elle a établi les principales lacunes touchant les demandeurs d'asile LGBTQ4; et « No Safe Haven: Sexuality as a Universal Human Right and Lesbian and Gay Activism in International Politics », où elle a montré comment mettre en lumière les agressions subies par les personnes LGBTQ dans les instruments utilisés traditionnellement en matière de droits de la personne5.

Selon Grungras, LaViolette, par son implication soutenue à l'ORAM, a permis la mise sur pied d'une formation offerte au HRC et aux autres spécialistes qui travaillent avec des réfugiés un peu partout dans le monde, notamment les toutes premières formations visant les réfugiés LGBTQ dans le monde arabe, à Rabat au Maroc et à Amman en Jordanie. Par la suite, ORAM a dédié à Nicole LaViolette deux films pédagogiques sur les réfugiés LGBTQ, « No Place for Me » et « As I Am », en mémoire de ses exceptionnelles contributions, et lui en dédiera...

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