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Reviewed by:
  • Authenticity, Language and Interaction in Second Language Contexts ed. by Rémi A. van Compernolle, Janice McGregor
  • Isabelle Pierozak
Rémi A. van Compernolle et Janice McGregor (dirs.). (2016). Authenticity, Language and Interaction in Second Language Contexts. Bristol: Multilingual Matters. Pp. 256, 139,95 $ US (toile).

Authenticity, Language and Interaction in Second Language Contexts est un ouvrage collectif, édité par Rémi A. van Compernolle et Janice McGregor. Il se présente en onze chapitres (pour un total de 256 p.), et les contributeurs, au-delà des deux éditeurs déjà mentionnés et que l'on retrouve dans deux chapitres distincts en plus des deux parties introductives et conclusives corédigées, en sont : Wenhao Diao, Julieta Fernández, Ashlie Henery, Gabriele Kasper, Celeste Kinginger, Shen-Hsun Lee, Janice McGregor, Alfred Rue Burch, Naoko Taguchi et Lawrence Williams.

Les neuf chapitres thématiques – si l'on met à part l'introduction et la conclusion – traitent diversement du sujet titre, ce qui favorise une pluralité d'intérêts, débattus et illustrés par le biais de corpus mis en annexe. Les études, réalisées par des chercheurs diversement expérimentés, priorisent une entrée par des questionnements lisibles socio-linguistiquement ou par des problématisations/ancrages théoriques variés ou enfin par diverses situations particulières, que ce soit en termes de contextes interactionnels, et/ou de publics et/ou encore de langues concernés1.

La problématique transverse de l'authenticité repart ici d'une double orientation conceptuelle, selon qu'il s'agit de considérer un ensemble de normes et pratiques propres à une communauté de « locuteurs natifs » ou de privilégier ce qui est propre à tel locuteur (ainsi « L2 learner language is authentically the learner's language »). Rappelant les reformulations, inspirées par un arrière-plan philosophique, d'« authenticity of correspondence » vs « authenticity of genesis », qui reprennent respectivement cette double orientation, les éditeurs reposent ce faisant la réflexion de manière intéressante2. L'ambition affichée de l'ouvrage est ainsi de présenter des études visant à réussir la synthèse dialectique de ces deux conceptualisations de l'authenticité. [End Page 596]

L'on connaît les limites de ce mythe normatif autour de « la » langue du non moins mythique « locuteur natif ». Selon que l'on considère ce que serait une langue authentique, ou un locuteur authentique ou encore la manière dont l'authenticité se réaliserait, l'ouvrage rappelle et illustre ainsi, corpus à l'appui (selon diverses méthodologies et cadres conceptuels de travail), les critiques, ce faisant, des entrées par de telles normes, restrictives, ou via de telles interactions supposées idéales pour dynamiser les apprentissages en L2. Cela permet in fine de reproblématiser ce qui fait authenticité, via la notion d'appropriation (entendue ici au sens de faire sienne une ressource donnée), dans divers contextes socioculturels.

Pour autant, cette optique, non complètement explorée à la fin de l'ouvrage, ne garantit pas qu'une synthèse conceptuelle est envisageable sur le plan épistémologique entre les deux grands types de conceptualisation évoqués précédemment. En effet ces deux conceptualisations ne relèvent pas du même plan philosophique. L'« authenticity of correspondence » renverrait plutôt au plan ontique, à celui des étants effectifs, que les SHS prennent traditionnellement en compte (et de manière diverse selon leurs spécificités d'étude), tandis que l'« authenticity of genesis » pourrait évoquer le plan ontologique, c'est-à-dire celui de l'être comme possibilité, que la philosophie a traditionnellement (re)problématisé, notamment à la suite des courants phénoménologico-herméneutiques3.

Une « appropriation » ontique tournée vers ce qui est approprié fonctionnellement à partir de divers modèles (comment? selon quels usages/stratégies? etc.) implique de considérer aussi la question sous l'angle d'une certaine vernacularisation – ou, en termes plus modestes, d'une « personnalisation » sous la plume des éditeurs. L'ouvrage se concentre ainsi particulièrement sur cet aspect, et a le mérite de mettre en avant l'importance de cette personnalisation, posée comme possiblement simultanée plutôt que chronologiquement...

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