Abstract

Abstract:

We argue that an evaluation of morphosyntactic convergence between Picard and French must consider multiple variables, comparing rates of (co-)occurrence of Picard-like and French-like variants and linguistic constraints across the two varieties. Contemporary oral data from interviews with Picard-French bilinguals and French monolinguals were analyzed and contrasted with older Picard data. While future temporal reference in Picard and in French appear similar based on frequency, linguistic conditioning reveals differences across varieties and over time. Auxiliary selection displays clearer Picard-French distinctions, especially when considering the effect of linguistic factors. The intersection of variables shows that the differences between Picard and French are qualitative and not simply quantitative. In the context of the debate over the status of Northern France's obsolescent varieties, we provide empirical evidence for a mental grammar in Picard distinct from that of French, and show the relevance of comparative sociolinguistics for language planning.

Résumé:

Dans cet article, nous soutenons qu'une évaluation de la convergence morphosyntaxique entre le picard et le français doit tenir compte de nombreuses variables, en comparant d'une part les taux de (co)occurrence de variantes de type picard et de variantes de type français et, d'autre part, les contraintes linguistiques dans les deux variétés. Des données orales contemporaines tirées d'entretiens avec des bilingues picard–français et des unilingues français ont été analysées et contrastées avec des données picardes plus anciennes. Alors que la référence temporelle au futur semble similaire en picard et en français en ce qui a trait à la fréquence des variantes, le conditionnement linguistique a révélé des différences entre les deux variétés et au fil du temps. L'alternance des auxiliaires expose des distinctions plus claires entre le picard et le français, en particulier lorsque l'on considère l'effet des facteurs linguistiques. L'intersection des variables montre que les différences entre le picard et le français sont qualitatives et pas simplement quantitatives. Dans le contexte du débat entourant le statut des variétés obsolescentes du nord de la France, nous apportons des preuves empiriques appuyant l'existence d'une grammaire mentale picarde distincte de celle du français, démontrant ainsi la pertinence de la sociolinguistique comparative pour la planification linguistique.

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