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Canada-Quebec: pour un processus accelerede ,,, . . ,,, creat1v1te EDMOND ORBAN Le federalisme constitue un type d'ideal, global et abstrait, que finalement aucun auteur n'a reussi a exprimer d'une facon articulee et veritablement operationnelle. La lecture de Proudhonl, par exemple, nous permet de nous faire une idee de la richesse, de la complexite et des possibilites inexploitees du concept . Mais, en meme temps, on est bien oblige de constater que ce but, vers lequel (selon cet auteur) toute l'humanite devrait tendre, depend d'une foule de variables qui en rendent la realisation souvent extremement difficile, voire impossible dans la majorite des cas. Finalement, on pourrait en dire autant de la democratie, autre concept auquel le federalisme est intrinsequement lie dans la pensee de la plupart des auteurs occidentaux. Dans ces deux domaines, on peut decrire un certain nombre de realisations concretes, ayant connu des degres divers de succes et d'echec variant selon les epoques, les conditions geographiques , les systemes economiques et sociaux, etc. Mais, quelles que soient les experiences evoquees OU les abstractions formulees, il Ya des points de convergences elementaires permettant de repartir d'un minimum de base commune. D'abord, le federalisme ne represente pas un ideal ou un modele statique ou, notamment, les divers paliers de gouvernement sont fixes definitivement . On peut le considerer un peu comme une superstructure agissant et reagissant en fonction d'un certain nombre de facteurs de base que plusieurs appelleront l'infrastructure economique et sociale. C'est un modele d'interactions reciproques , au sein desquelles on peut privilegier l'un ou l'autre facteur. Ainsi les fonctionnalistes (voir les interpretations de Lazure),2 mettraient surtout l'accent sur la fonction de "goal attainment ,'' c'est-a-dire le facteur politique, alors que Journal ofCanadian Studies d'autres feront de l'economie le facteur quasi determinant. Par dela les notions de structures et de fonctions , on pourrait dire que le federalisme modele serait un faisceau d'interactions reciproques en mouvement perpetuel, d'intensite variable, tendant toujours vers un point d'equilibre, qu'il est tres difficile de situer puisqu'il n'est jamais le meme. Dans cette perspective, on peut conclure que l'arret du mouvement entraine automatiquement une rupture d'equilibre et par consequent une chute plus ou moins brutale. Par analogie on pense ici a la bicyclette, qui ne peut garder son equilibre que pour autant que les forces qui l'actionnent lui impriment non seulement une direction, mais egalement une vitesse suffisante. Au-dela d'un certain seuil, le ralentissement equivaut a l'absence de mouvement et le resultat est le meme en termes de desequilibre. Quand on parle d'equilibre, on evoque deux forces brutes fondamentales, a premiere vue opposees, en realite complementaires, acondition encore une fois qu'elles tendent vers un point d'equilibre continuellement ''remis en question.'' Car, comme le souligne Bergson dans L 'Evolution Creatrice, l'individu lui-meme change continuelle- .ment. En general on ne remarque pas le changement ininterrompu, on n'y fait attention, ecrit-il, ...que lorsqu'il devient assez gros pour imprimer au corps une nouvelle attitude, a l'attention une direction nouvelle. A ce moment precis on trouve qu'on a change d'etat. La verite est qu'on change sans cesse, et que l'etat lui-meme est deja du changement.3 Revenant anotre notion d'equilibre mouvant, on pourrait peut-etre le cerner un peu mieux en le recherchant au niveau de certains interets et valeurs a la fois communs a une federation et d'autre part distincts, differents, voire opposes selon les entites bien precises qui forment cette meme federation. D'une facon globale, il ne peut y avoir equilibre que si les entites membres et l'ensemble de leurs principales composantes, coexistent et se developpent a la fois comme des entites autonomes et ala fois comme des entites unies dans un 39 tout ayant une finalite commune. Ce sont la les deux forces brutes annon~ees plus haut. Cette constatation nous amene automatiquement a accepter le jugement de Carl Friedrich, selon qui, ''il ne peut y avoir de souverain dans un systeme federal. Dans un tel ordre politique, l'autonomie et la souverainete s...

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