Friends and Foes: The Kingston Elite and the War of 1812—A Case Study in Ambivalence

To most historians of early Upper Canada, the War of 1812 was a clear affirmation of the colony’s commitment to the Empire and its whole-hearted rejection of all things American. Such an interpretation, however, fails to take into account the essential ambivalence that some Upper Canadians, the residents of Kingston, expressed about the predicament in which they found themselves in June 1812. Certainly, the political and economic leaders of the town were firm in their allegiance to the British crown; as a study of their local newspaper, the Kingston Gazette, graphically illustrates, however, they also considered themselves Americans and were loath to sever the social, economic and ideological ties which bound them to friends and associates in the new republic. Indeed, influential Kingstonians’ response to the war depended heavily on that of the American Federalists, and the latter’s opposition to their government’s actions. In fact, between 1812 and 1815, the Kingston elite showed themselves to be consciously Anglo-Americans, unwilling to give up their dual heritage.

De l’avis de la plupart des historiens traitant de la période qui suivit la constitution du Haut-Canada, la guerre de 1812 fut une affirmation très nette de la loyauté de la colonie envers l’Empire et de son refus total des avances américaines. Une telle interprétation ne tient pas compte pourtant de la vive ambivalence qu’exprimèrent certains Hauts-Canadiens, domiciliés à Kingston, à l’égard de la situation difficile où ils se trouvèrent en juin 1812. II est certain que les dirigeants politiques et économiques de cette ville restèrent bien fidèles à la Couronne britannique, mais, comme le démontre nettement une étude du journal de la région, la Kingston Gazette, ils se considérèrent également comme des Américains et répugnèrent à rompre les liens sociaux, économiques et idéologiques qui existèrent entre eux et leurs amis et compères dans la nouvelle république. En effet, la réaction des habitants influents de Kingston devant la guerre fut déterminée par celle des fédéralistes américains et l’opposition de ces derniers aux actions de leur gouvernement. De fait, entre 1812 et 1815, l’élite de Kingston se montra consciemment anglo-américaine, ne voulant pas renoncer à son double héritage.