Abstract

Most Métis life-histories and (semi-) autobiographies, exemplified by Maria Campbell’s seminal Halfbreed (1973), are organised around humorous anecdotes which are usually in stark contrast to the overall tragic context of the texts. The employment of the anecdote as a “minor,” extra-literary form by a “minor literature” (Deleuze/Guattari) is linked to the unofficial, to the unpublished, to local knowledge and to the constitution of a literary site where the Other is encountered. In Halfbreed, anecdotal digressions, often based on Métis folk sources, generally represent true “moments of being” in language. They function as a marker of difference and cultural identity, but also as a way to recover the open spaces within, necessary for cultural survival and future literary creation. Campbell’s text, interpreted by some critics as a social case history, a mere chronicle of Native oppression and suffering in Canada, subverts the stereotypical image of the stoic and taciturn Native. Anecdotal humour as a regenerative tool balances an otherwise tragic vision and provides hope for future opposition against oppression. It in the guise of the anecdote that the minor and the de-legitimised successfully intrudes into the major genres and thereby decolonises narrative.

Abstract:

La plupart des récits Métis à caractère biographique ou (semi) autobiographique, tel le livre très riche de Maria Campbell Halfbreed (Métis, 1973), sont organisés autour d’anecdotes humouristiques qui offrent un contraste saisissant avec l’ensemble plutôt tragique du contenu de ces textes. L’usage de l’anecdote en tant que forme extra-littéraire “mineure” par une littérature “mineure,” pour employer le mot de Gilles Deleuze et Félix Guattari, n’est nullement rattachable à un régime littéraire officiel, il relève de l’inédit, d’un savoir local et participe de la constitution d’un site littéraire où peut se réaliser la rencontre avec l’Autre. Dans Halfbreed, les digressions anecdotiques, souvent fondées sur des sources du folklore Métis, représentent généralement de véritables moments de “l’être” dans la langue. Elles fonctionnent comme les marques de différence et d’identité culturelle, mais elles peuvent aussi se constituer en moyen de regagner l’ouverture de l’espace intérieur nécessaire à la survie culturelle et la création littéraire à venir. Simple histoire d’un cas social, chronique de l’oppression et de la souffrance autochtone au Canada, selon certains critiques, le texte de Campbell, de fait, subvertit l’image stéréotypée de l’autochtone stoïque et taciturne. L’humour anecdotique vu comme un instrument regénérateur offre un contrepoids à une vision autrement tragique tout en signifiant l’espoir d’une opposition soutenue contre l’oppression. C’est sous l’aspect de l’anecdote qu’une forme littéraire mineure intervient au sein des genres littéraires institués pour faire oeuvre de décolonisation.

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