Abstract

The purpose of this paper is (i) to account for the emergence in Canada of an intense cognitive activity related to (and which at the same time contributed to) the political-linguistic equilibrium of the country and (ii) to demonstrate how, through the work and discussions of statisticians, demographers, sociologists, and other “experts” on language issues, statistical norms have shaped political norms and vice versa, giving rise to a specific mode of managing linguistic plurality. To do this, we will take into account the cases of two other countries where language has also been an important focus for identity, but where it did not give rise to comparable statistical interest: Switzerland and Belgium. The two aspects we will consider and whose weight we will try to assess in each case are: (1) the political-linguistic equilibrium of the country, which includes (a) the respective sizes of the communities and their evolution during this century, (b) the territorial homogeneousness or heterogeneousness of linguistic distribution as defined by its coincidence with political borders, (c) the way the geopolitical environment affects each community, (d) the social status of each language, and (e) its attractiveness, notably on immigrant population; and (2) the political-linguistic regime which manages relations between communities and which we can analyze as made up by (a) the general constitutional order, (b) the specific constitutional requirements dealing with language, and (c) the distribution of rights and duties established through various laws.

Abstract:

Cet article a un double objectif. Premièrement, il vise à expliquer l’émergence, au Canada, d’une activité cognitive intense en ce qui concerne l’équilibre politico-linguistique du pays, laquelle activité a elle-même contribué à cet équilibre. Deuxièmement, il cherche à montrer, en présentant le travail et les points de vue de statisticiens, démographes, sociologues et autres «experts» des questions linguistiques, comment les normes statistiques ont influé sur les normes politiques, et vice-versa, donnant ainsi lieu à une façon particulière de gérer la pluralité linguistique. Pour ce faire, ses auteurs examinent le cas de la Suisse et celui de la Belgique où bien que la question linguistique ait été importante en matière d’identité, elle n’a pas suscité le même niveau d’intérêt qu’au Canada sur le plan statistique. Dans chaque cas, les auteurs tiennent compte des éléments suivants et tentent d’en évaluer l’importance: 1) l’équilibre politico-linguistique du pays, ce qui comprend a) la taille respective des communautés et l’évolution de celles-ci durant le dernier siècle, b) l’homogénéité ou l’hétérogénéité territoriale de la répartition linguistique, définie par sa coïncidence avec les frontières politiques, c) l’effet de l’environnement géopolitique sur chacune des communautés, d) le statut social de chaque langue et e) l’attrait qu’exerce chacune d’elles, notamment sur la population immigrante; 2) le régime politico-linguistique, qui gère les relations entre les communautés, et que les auteurs, dans leur analyse, considèrent comme composé de a) l’ordre constitutionnel général, b) des exigences constitutionnelles particulières en ce qui a trait à la langue, et c) de la répartition des droits et des obligations selon diverses lois.

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