Abstract

In the 1940s, federal restrictions on the importation of U.S. publications spurred the growth of a Canadian pulp magazine industry, one branch of which was true crime. These cheap consumables, adorned with bawdy and violent cover imagery as well as sexually explicit advertisements, sometimes featured Canadian murder cases. True crime stories featured edgy dialogue and gumshoe argot but they remained within, and helped to define, the boundaries of heterosexuality, the racist moral hierarchies, and the certitude of explicable crime. Far from presenting authority figures in a dim light, Canadian true crime tales were written from the perspective of law men, the local police officers and the Mounties who doggedly gathered evidence and trailed unrepentant criminals. Writers took readers on journeys to morally dark places, particularly the remote north and the far west, where civilization along settled Euro-Canadian models had barely taken hold well into the twentieth century. Terrible murders, committed by ruthless criminals (typically Native men), threatened to rock the foundations of Canadian civilization but true crime reassured readers that the cops, the courts, and the gallows could and would always set it right. The industry declined by the 1950s, not on account of a moral-clean-up campaign but as a result of the pulp novel industry’s growth and the revocation of wartime importation bans.

Abstract:

Dans les années 1940, des restrictions fédérales imposées en matière d’importation de publications américaines ont entraîné la croissance de l’industrie canadienne des magazines à̇ sensation, dont ceux traitant de crimes réels. Ces objets de consommation à bon marché, avec leurs pages couvertures aux images paillardes et violentes, et leurs annonces sexuellement explicites, traitaient parfois d’homicides survenus au Canada. Ces histoires de crimes réels étaient remplies de dialogues crispés et d’argot de détectives mais elles demeuraient dans les limites de l’hétérosexualité, des hiérarchies morales racistes et de la certitude du crime explicable, et elles contribuèrent même à définir ces dernières. Loin de tenir les figures d’autorité dans l’ombre, les histoires de crimes réels se passant au Canada étaient rédigées du point de vue des hommes de la loi, des policiers locaux et des policiers de la GRC qui rassemblaient des preuves et poursuivaient les criminels non repentants de façon obstinée. Les auteurs de ces histoires amenaient leurs lecteurs dans des lieux à la morale douteuse, particulièrement le nord isolé et l’Ouest canadien, où la civilisation de type euro-canadienne ne s’implanta que tardivement au 20e siècle. Des meurtres terribles, commis par des criminels cruels (habituellement des hommes autochtones), menaçaient de mettre en péril les fondations de la civilisation canadienne mais les auteurs d’histoires de crimes réels rassuraient leurs lecteurs en leur laissant savoir que les policiers, les cours de justice et les gibets pouvaient et sauraient toujours rectifier la situation. L’industrie connut un déclin vers les années 1950, non en raison d’une campagne de moralité mais plutôt à cause de la croissance de l’industrie du roman à sensation et de l’abrogation des restrictions sur l’importation des publications qui avaient eu cours pendant la guerre.

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