Abstract

Le scandale entourant la consommation de crack de Rob Ford, ancien maire de Toronto, offre l’occasion d’explorer comment nous discutons de l’usage de substance et de l’affranchissement de la dépendance. En examinant 1 836 articles tirés de quatre journaux canadiens, nous analysons comment les médias d’information ont formulé l’utilisation de crack de Ford. Nous découvrons que l’utilisation de drogues de Ford était souvent liée à une enquête policière sur les gangs et les fusils, et l’accent était mis sur son association avec des revendeurs « somaliens ». Non seulement cette formulation perpétuet-elle les stéréotypes courants (le crack est utilisé par des personnes racialisées vivant dans des communautés pauvres et violentes), mais elle encourage aussi le public à considérer les drogues comme un problème de justice pénale et contribue au stigma associé à l’utilisation de drogues. De plus, les médias d’information ont suggéré à plusieurs reprises que l’utilisation problématique de drogues de Ford pourrait être résolue s’il prenait congé de son emploi et se faisait traiter. Le refus de Ford d’éprouver de la honte et de chercher un traitement immédiat l’a rendu indigne de compassion. Au contraire, il méritait la critique. Nous soutenons que les médias d’information qui promeuvent un chemin étroit vers l’affranchissement de la dépendance ignorent la réalité d’un usage problématique de drogues et justifient la marginalisation continue de ceux qui ne réussissent pas à suivre ce code de conduite sévère.

Abstract:

The crack cocaine scandal that embroiled former Toronto Mayor Rob Ford presents an opportunity to explore how we think and talk about substance (mis)use and recovery. Examining 1,836 articles from four Canadian newspapers, we analyze the ways news media frame Ford’s use of crack cocaine. We find that Ford’s drug use was often linked to a police investigation into gangs and guns, and much was made of his association with “Somali” drug dealers. Not only does this framing perpetuate prevailing stereotypes (crack cocaine use by racialized individuals living in poor and violent communities), but also it encourages the public to consider drugs a criminal justice issue and contributes to the stigma associated with drug use. Moreover, news media repeatedly suggested that Ford’s problematic drug use could be solved if he took a leave from his job and entered a treatment facility. However, Ford’s refusal to express shame and seek immediate treatment made him unworthy of compassion and instead rendered him deserving of censure. We argue that news media promoting a narrow pathway to addiction recovery and redemption ignores the realities of problematic drug use and justifies the continued marginalization of those who fail to meet this strict code of conduct.

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