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  • La littérature pour la jeunesse et les études culturelles. Théories et pratiques ed. by Lucie Guillemette, Claire Le Brun
  • Nathalie Prince
La littérature pour la jeunesse et les études culturelles. Théories et pratiques, s. la dir. de Lucie Guillemette et Claire Le Brun, Montréal, Nota bene, coll. Sciences humaines/Littérature, 2013, 220 p., 25,95$

Ce volume collectif présente huit contributions très différentes rassemblées sous le vaste concept des « études culturelles ». Il s'enrichit de deux index (un index des noms et un index des textes cités), et chaque contribution est suivie de sa bibliographie.

La présentation cosignée par Lucie Guillemette et Claire Le Brun annonce qu'il s'agit de « mieux comprendre comment les œuvres de fiction—à une époque et dans un espace sociogéographique donnés—construisent les représentations de l'enfant, en particulier, et de la jeunesse en général tout en constituant, sur le plan littéraire, un espace privilégié d'expérimentation de formes nouvelles, tout en se nourrissant des savoirs fondamentaux qui irriguent notre culture ». Peut-être aurait-il fallu insister dans cette introduction sur le fait que le corpus sur lequel se fonde globalement ce volume s'appuie sur des œuvres ou des supports publiés au cours des 40 dernières années et valoriser la multiplicité générique envisagée au sein de ce volume : roman historique, policier, album ou presse pour adolescentes, etc. Peut-être aurait-il fallu, aussi, privilégier l'un des points forts de l'ensemble : la construction d'une identité nationale via les lectures de jeunesse. Le volume met en avant des mythes proprement canadiens ou québécois, et l'on croise dans les contributions le coureur des bois, l'harfang des neiges, la fée des dents ou quelques échos de la wilderness : le cri de l'oie des neiges ou de l'orignal femelle. Le titre retenu par Caroline Caron, « Lis-moi et je te dirai qui tu es », aurait pu être celui de l'ensemble de ce volume qui travaille beaucoup sur la question de l'identité nationale dans la littérature pour la jeunesse au Québec. Il aurait été possible, encore, d'insister sur les lectures croisées de différents auteurs contemporains : Charlotte Gingras et Dominique Demers, dont les textes sont (re)lus différemment. Enfin, l'ajout d'une bibliographie d'ensemble s'appuyant sur les études culturelles mises en avant dans le titre et sur les ouvrages les plus récents qui s'intéressent aux fictions pour la jeunesse et à la culture de masse (cf. Jean Perrot, Matthieu Letourneux, Anne Besson, Christian Chelebourg, Daniel Delbrassine, Pierre Bruno, Francis Marcoin entre autres) aurait été appréciée.

Le volume s'ouvre par un tour d'horizon des fées dans les « albums québécois destinés à la jeunesse […] publiés de 1975 à aujourd'hui ». Dans son article intitulé « Que sont devenues les fées? », Anne-Marie Aubin brosse une rapide histoire du personnage de la fée depuis le Moyen Age et se penche en sept courts chapitres juxtaposés sur le renouvellement des fées de la modernité. Son approche, qui s'inspire du remarquable ouvrage de Jean de Palacio sur Les perversions du merveilleux (Séguier, 1993), souligne combien « la fée de la modernité rompt avec les modèles [End Page 425] anciens. Elle s'humanise de plus en plus pour ressembler à la femme d'aujourd'hui ». S'ensuit un article précieux de Danielle Thaler et Alain Jean-Bart sur les « Colons, sauvages et coureurs des bois : l'aventure de la Nouvelle France vue de France et du Québec ». Ce second chapitre très dense vaut pour sa miniaturisation d'une mythobiographie (avec identification des invariants qui s'y rattachent) dévolue au coureur des bois propre au roman québécois. Les deux auteurs se demandent si, paradoxalement, le roman historique ne constitue pas un « îlot de résistance dans le contexte actuel de mondialisation de la littérature de jeunesse », notamment dans la mesure où il pose la question de...

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