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  • Gewalt und Trauma im haitianischen Gegenwartsroman. Die Post-Duvalier-Ära in der Literatur by Julia Borst
  • Patrick Eser
Gewalt und Trauma im haitianischen Gegenwartsroman. Die Post-Duvalier-Ära in der Literatur. Par Julia Borst. Tübingen: Narr, 2015. IBSN 978-3-8233-6916-5. 289 pp. €68.

L'étude de Julia Borst se dédie à rechercher les modalités de la mise en fiction de l'expérience collective de la violence dans le roman haïtien actuel. La chute du régime de Jean-Claude Duvalier en 1986 marque le début de la période étudiée, dans laquelle on peut observer l'utilisation massive d'une nouvelle forme de violence dans la société haïtienne post-dictatoriale. Malgré les tentatives de pacifier les conflits violents au sein de la société, la violence s'est établie tant dans des conflits politiques que dans l'espace vital immédiat de la population.

L'analyse se focalise sur l'étude approfondie et le close reading de deux romans haïtiens contemporains : Rue des pas-perdus (1996) de Lyonel Trouillot et La Couleur de l'aube (2008) de Yanick Lahens. L'étude, qui est le résultat d'une thèse de doctorat défendue à l'Université de Hambourg, s'inscrit dans le contexte d'une augmentation des recherches sur les littératures franco-caribéennes dans les philologies romaines en Allemagne. On y prête de plus en plus attention aux cultures et littératures caribéennes des deux derniers siècles : des manifestations d'un espace culturel avec un intérêt particulier pour son histoire extraordinairement violente (la déportation massive et l'esclavage des populations africaines) et aussi pour le contact productif ainsi que la fusion des différents langues et influences culturelles.

L'auteure situe l'intérêt principal de son étude dans le contexte social haïtien : comment est représenté le problème de la violence collective dans la littérature ? Comment la littérature aide-t-elle à construire des sens collectifs concernant ce problème social ? L'objectif principal est d'analyser des témoignages et des discours littéraires des expériences traumatiques à travers des formes et rhétoriques littéraires, qui les évoquent, reflètent et qui les traduisent en textes et formes symboliques. L'étude part de la présupposition que les textes littéraires fonctionnent comme « espace symbolique » dans lequel le phénomène de la violence peut être discuté de manière différenciée parce que les genres fictionnels permettent de construire un discours complexe sur cette problématique (72).

Le livre est divisé en trois parties : l'introduction et les considérations préliminaires-théoriques, les deux chapitres d'analyse des romans et une conclusion. Dans la première partie, l'auteure reconstruit dans une première étape les concepts et théorèmes centraux du travail—la violence, le trauma et le témoignage du trauma—pour les encadrer et préparer dans une [End Page 174] deuxième étape l'analyse des textes littéraires. Cette reconstruction remonte aux discours psychologiques et des sciences sociales. Après l'explication de ces concepts centraux, l'auteure explique le phénomène de la violence dans la société haïtienne et illustre différents discours et stratégies de représentation (stigmatisation, stéréotypisation, subalternisation, exotisme) sur la violence en Haïti. Cette section introductrice se termine par la condensation de la conception méthodologique en trois hypothèses : 1) la littérature haïtienne offre des perspectives à l'expérience dramatique de la violence pendant l'époque post-Duvalier, ce qui transforme la culture haïtienne d'un objet de savoir en un sujet de savoir, qui questionne les discours souvent stigmatisant sur la violence en Haïti ou même sur la « Haïti violente » (74) ; 2) les romans témoignent de l'expérience traumatique de la violence ubiquitaire d'une forme détruite et inquiétante, ce qui reflète encore plus l'influence destructive de la violence (80) ; 3) la littérature démontre que l'objet victime peut affirmer et revendiquer son...

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