Abstract

Les premières études ethnographiques suggèrent que les interventions de la police devraient être comprises dans le cadre d'un plus grand contexte. Quoi qu'il en soit, le nombre d'études mettant l'accent sur l'écologie de la force demeure restreint comparéà celles qui étudient les facteurs individuels et situationnels. De plus, le Canada demeure presque entièrement absent de la littérature universitaire sur l'usage de la force par les policiers. En présumant que la force n'est pas utilisée de manière spatialement aléatoire, cet article cherche à tester les propositions des principales perspectives macrosociologiques utilisées par la littérature portant sur l'usage de la force : la théorie de la désorganisation sociale, l'hypothèse de la menace des minorités et la théorie de la vigueur policière. Un autre objectif de cette étude est d'investiguer si, au niveau du Secteur de recensement (SR), les influx de visiteurs prédisent les actions des policiers. Un modèle de régression binomiale négative est utilisé pour prédire l'occurrence de 1 411 usages de force autodéclarés dans 506 SR. Les résultats montrent que la désorganisation sociale est l'explication la plus prédictive pour la fréquence de situations où la force est utilisée au sein d'une région. L'analyse appuie aussi la proposition que la fréquence de situations où la force est utilisée comporte un lien positif au taux de crime de la région. Bien que l'inclusion des influx de visiteurs a amélioré l'analyse des variations spatiales de l'usage de la force par la police de manière importante, elle contribue relativement peu aux autres explications. Il n'y avait rien pour appuyer ni l'hypothèse de la menace des minorités ni la théorie de Klinger sur la vigueur policière.

Early ethnographic studies suggested that police intervention should be understood within its larger context. Still, the number of studies focused on the ecology of force remains small compared to those of studies on individual and situational factors. Furthermore, Canada remains nearly absent from the academic literature on police use of force. Assuming that force does not occur in a spatially random manner, this article aims to test propositions for the main macrosociological perspectives in the use-of-force literature: social disorganization theory, the minority-threat hypothesis, and the theory of police rigour. Another purpose of this study is to investigate whether, at the level of the census tract (CT), visitor inflows are predictive of police action. Negative binomial regression modelling is used to predict the occurrence of 1,411 self-reported uses of force in 506 CTs. The findings show that social disorganization is the most predictive explanation for the frequency of use-of-force situations in an area. The analysis also supports the proposition that the frequency of use-of-force situations is positively related to the level of crime in the area. While the inclusion of visitor inflows significantly improves the analysis of spatial variations of police use of force, it contributes relatively little relative to other explanations. No support was found for the minority-threat hypothesis, nor for Klinger's theory of police vigour.

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