Abstract

Résumé:

Inspiré par des histoires réelles, Much loved (2015) de Nabil Ayouch fait la chronique la vie quotidienne de quatre travailleuses du sexe à Marrakech. Parce que le corps féminin, le désir et la sexualité sont montrés à l'image et à cause de dialogues explicites, le film a été interdit de projection au Maroc. Pourtant, il a réussi à déclencher un débat public sur la liberté d'expression et sur l'ordre moral. À y regarder de plus près, le film dévoile pourtant une autre dimension encore plus subversive. En supposant que Much loved interroge, ou même trouble, la normativité rigide de genre et de la sexualité, cet article examine les différents modes de transgression à partir des études sur le genre et de la théorie queer. Il s'agit en premier lieu de montrer l'ambigüité de la figure de la travailleuse du sexe dans les arts maghrébins et européens pour explorer ensuite la subversion des rôles de genre traditionnels, la représentation du corps féminin et la présence du désir non-normatif. Finalement, l'interprétation aide à apporter un éclairage nouveau sur la mise en image contestée du travail du sexe, de la sexualité et du corps féminin.

Abstract:

Inspired by real events, Nabil Ayouch's drama Much loved (2015) tells the story of four sex workers in Marrakech. Because it shows the feminine body, sex, and desire, and on account of its explicit dialogues, the film was officially banned in Morocco. Nevertheless, the film initiated a debate about freedom of expression and the moral order. On closer inspection, the movie reveals another much more subversive dimension. Assuming that Much loved challenges or even troubles rigid gender and sexual norms, this article explores the different modes of transgression drawing on Gender and Queer Theory. After showing the ambivalence of the figure of the sex worker in Maghrebian and European arts the article investigates the subversion of traditional gender roles, the representation of the female body, and the presence of non-normative desire. Finally, the interpretation helps to shed new light on the contested images of sex work, sexuality, and the female body.

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