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Reviewed by:
  • Faire texte: frontières textuelles et opérations de textualisation ed. by Jean-Michel Adam
  • Juan-Manuel López-Muñoz
Faire texte: frontières textuelles et opérations de textualisation. Sous la direction de Jean-Michel Adam. (Linguistique, sémiotique et communication, 57.) Besançon: Presses universitaires de Franche-Comté, 2015. 360 pp., ill.

Ce livre apparaît dans un contexte de légitimation de la linguistique textuelle telle qu'elle se fait en Suisse francophone et en Franche-Comté actuellement, dans le cadre d'une [End Page 151] étroite collaboration entre chercheurs et enseignants des respectives institutions universitaires depuis les années 1980. Le directeur scientifique de l'ouvrage, Jean-Michel Adam, a beau mettre en garde le lecteur, dès l'Avant-propos, contre l'idée que ce livre serait le manifeste d'une école suisse de linguistique du texte: le résultat s'avère être un produit bel et bien ancré topographiquement dans l'espace de Lausanne-Besançon, théoriquement et méthodologiquement marqué par les travaux et les enseignements d'Adam lui-même, surtout, et aussi de Marcel Burger, de Jean Rousset, d'Eddy Roulet et enfin de Jean-Blaise Grize (à la mémoire duquel ce livre est dédié). Ceci dit, l'ouvrage présente une remarquable disposition au dialogue transfrontalier: entre la Suisse et la France, entre texte et imaginaires du texte, entre genres et types de textes, entre référence et mémoire. Ce dialogue atteint également le niveau structurel, en ce sens que chacun des chapitres du livre est écrit à deux voix par des chercheurs du groupe lausannois (Gilles Philippe et Jean Michel Adam; Thierry Herman et Raphaël Micheli; Vincent Capt et Vincent Verselle; Jean-Daniel Gollut et Joël Zufferey; Rudolph Mahrer et Valentine Nicollier Saraillon). Font exception à cette règle le chapitre d'introduction, signé par Adam, ainsi que les deux derniers articles réunis dans le chapitre de conclusion, en guise d'ouverture vers les textualités numériques, signés respectivement par deux chercheurs extérieurs au groupe: Jean-Marie Viprey et Marie-Anne Paveau. Cet état d'esprit dialogique se manifeste enfin dans la place accordée à Mikhaïl Bakhtine, cité de manière récurrente dans tous les chapitres, et dont le célèbre article 'Le Problème du texte' (in Bakhtine, Esthétique de la création verbale, trad. Alfreda Aucouturier (Paris: Gallimard, 1984), pp. 309–38) résonne dans le titre homonyme du colloque, tenu à Lausanne en avril 2013, qui a servi à la fois de point d'aboutissement et de redémarrage des recherches menées pour l'élaboration du livre. Le titre du colloque a été ensuite repris avec quelques modifications significatives (le mot 'problème' employé au pluriel) dans le titre de l'Introduction. L'intérêt de cet ouvrage collectif est grand. Il tient surtout à sa conception du texte en termes de 'gradualité', de 'plus ou moins de textualité' (p. 13), à partir de l'analyse de diverses opérations de textualisation marquées par des rapports de continuité et de rupture entre énoncés. Les contributeurs mettent en place une démarche de pensée par problèmes, d'inspiration benvenistienne, qui s'efforce non pas d'isoler ceux-ci mais de les 'distinguer', en en faisant ressortir les complexités (les zones de déperdition, les marges) sans pour autant sacrifier la précision des résultats.

Juan-Manuel López-Muñoz
Universidad de Cádi
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