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  • Henri Piéron (1881–1964). Psychologie, orientation et éducation ed. by Laurent Gutierrez, Jérôme Martin, Régis Ouvrier-Bonnaz
  • Marcel Turbiaux
Henri Piéron (1881–1964). Psychologie, orientation et éducation Laurent Gutierrez, Jérôme Martin et Régis Ouvrier-Bonnaz (dir.) Toulouse: Octarès, 2016, 268 p., 38,95$

À la mort d'Alfred Binet, en 1911, le laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne faillit disparaître. Grâce aux nombreuses et actives démarches d'Henri Beaunis (1830–1921), son fondateur, il fut maintenu. Parmi plusieurs candidats, ce fut Henri Piéron qui fut retenu et qui devint, ipso facto, directeur de L'année psychologique étape d'une belle carrière commencée auprès d'Alfred Binet, de Pierre Janet, et d'Édouard Toulouse dont, comme il l'écrivit luimême, le couronnement fut sa nomination au Collège de France en 1923, à la chaire de physiologie des sensations créée pour lui. Grâce à ses talents d'organisateur et à ses relations, l'institut de psychologie et l'institut national d'orientation professionnelle lui doivent leur existence, tandis que de hautes fonctions (direction du laboratoire de biométrie humaine, de l'Institut Marey, présidence de la 3e section de l'École pratique des hautes études, participation à la constitution du CNRS, édition du Vocabulaire de la psychologie et des sept volumes du Traité de psychologie appliquée) asseyaient son règne sur la psychologie en France. [End Page 261]

Piéron déclarait, dans son autobiographie1, avoir consacré sa vie « au développement en France de la psychologie scientifique sous tous ses aspects » et avoir donné à « la psychologie [française] une place honorable dans le mouvement mondial ». Le cinquantième anniversaire de sa mort était une occasion d'évaluer cette revendication et son héritage. Ce fut l'objet du colloque tenu en novembre 2014, coordonné par Laurent Gutierez, Jérôme Martin et Régis Ouvrier-Bonnaz.

Le livre que publie Octarès rassemble une vingtaine des communications présentées à ce colloque et regroupées sous trois chapitres. Dans le premier, les contributions d'Alexandre Klein, Serge Nicolas et Yannick Gouden, de Bernard Prot, de Renaud Evrard et Stéphane Gumpper, et de Jérôme Martin montrent Henri Piéron attaché à la promotion d'une « psychologie scientifique » qu'il concevait étroitement liée à la physique et à la physiologie, de même que son souci de bien en délimiter le territoire. Dans le deuxième chapitre, les contributions de Michel Huteau, Régis Ouvrier-Bonnaz, Marco Saraceno, Philippe Chartier, Laurent Gutierez, et Paul Lehner, examinent le rôle d'Henri Piéron dans les diverses applications de la psychologie. Le chapitre 3 est consacré à « Piéron, figure internationale de la psychologie », avec l'apport de Sylvain Wagnon, Angel C. Moreu, Martine Ruchat, Maria Andrea Piñeda, Glauco Ceccarelli, Carolina Bandeira de Melo, et Regina Freitas Campo, qui révèlent le retentissement que put avoir l'œuvre d'Henri Piéron.

Si, aujourd'hui, cette influence ne subsiste guère que dans les institutions qu'il a fondées, la longévité de l'activité de Piéron et le réseau étendu de ses relations font de lui une figure marquante de l'histoire de la psychologie, dont ce livre découvre un large pan et qui en fait un livre de référence.

Marcel Turbiaux
Conservatoire national des arts et métiers

Notes

1. Henri Piéron, « Autobiographie » dans Françoise Parot et Marc Richelle, dir., Psychologues de langue française : autobiographies (Paris : Presses universitaires de France, 1992), p. 5-30. [End Page 262]

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