Abstract

Abstract:

Après le séisme survenu en Haïti le 12 janvier 2010, un programme spécial de parrainage fut mis en place par le Canada afin de permettre à quelques milliers de citoyens haïtiens de rejoindre leur famille résidant dans la province du Québec, l’un des principaux lieux d’immigration pour les Haïtiens depuis les années 1960. Cet article s’appuie sur l’analyse thématique d’une série d’entrevues semi-dirigées réalisées en 2012 avec des nouveaux-arrivants haïtiens dans le cadre d’une recherche exploratoire ayant visé à mieux comprendre la situation de ces personnes. Plus spécifiquement, nous avons ici cherché à rendre compte des dynamiques d’altérisation auxquelles ces gens se réfèrent lors de l’élaboration de leur expérience migratoire. Si, comme l’on pouvait s’y attendre, les participants font appel aux idées de culture, de langue, et de couleur de peau dans une logique d’opposition et de différence, elles se réfèrent également à leur situation sociale et économique, ici au Québec et là-bas en Haïti. L’expression de la différence soulève une série d’ambiguïtés voire de contradictions émergeant des propos des nouveaux-arrivants et qui s’inscrivent probablement dans la relation qu’ils entretiennent avec les sociétés haïtienne et québécoise. Des contradictions semblent également apparaître dans la prise en charge de l’immigration par le Canada dans ce contexte.

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