Abstract

The history of the ‘humanitarian bullet’ enables us to shed new light on the transformations affecting military medicine and the representation of war wounds at the turn of the twentieth century. Based on a cross-perspective, in Europe and Japan, of the medical debate surrounding the changing ballistic properties of new firearms, this paper analyses the emergence and development of a group of doctors with expertise in ‘wound ballistics’. These professionals, within military formations, took part in anticipating bodily injuries and optimising the effects of firepower, with a twofold aim of curing and wounding. Thus, doctors collaborated in the horrors that, as doctors, they had to help repair. In this paper, we explore the problematic aspect of the ‘humanitarian bullet’ concept, as well as the appropriation by European and Japanese medical professionals of military systems produced in the ‘civilised world’. Lastly, we look at how these issues were brought up for public debate, around the controversies of ‘dum-dum’ bullets and the ‘war of wounds’.

Abstract:

L’histoire de la « balle humanitaire » permet de poser un nouveau regard sur les transformations de la médecine militaire et de la représentation des blessures de guerre à l’orée du XXe siècle. À partir d’une approche croisée, en Europe et au Japon, du débat médical sur l’évolution des propriétés balistiques des nouvelles armes à feu, ce texte analyse l’émergence et le développement d’un groupe de médecins experts en « balistique lésionnelle ». Ces professionnels participent, au sein des appareils militaires, à l’anticipation des atteintes corporelles et à l’optimisation des effets du feu, dans un but à la fois curatif et vulnérant. Ainsi les médecins collaborent aux dégâts qu’ils contribuent par vocation à réparer. Nous explorons dans cet article le caractère problématique du concept de « balle humanitaire » et l’appropriation par les acteurs médicaux européens et japonais des dispositifs militaires produits dans le « monde civilisé ». Enfin, nous discutons de la mise en débat public de ces questions, autour de la controverse des balles dum-dum et de la « guerre des blessures ».

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