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  • Littérature de jeunesse
  • Suzanne Pouliot
Civiliser la jeunesse. Cahiers Robinson, no 38. Arras: Université d’Artois, 2015. isbn 9782848322278. 272p.
Denisse, Manuelle et Aliette Lauginie. Il était une fois des contes. Histoires à lire, à écouter, à raconter. Coll. fle Grenoble: pu de Grenoble, 2015. isbn 9782706122804. 287p.

Civiliser la jeunesse. Cahiers Robinson, no 38. Arras: Université d’Artois, 2015. isbn 9782848322278. 272 p.

Dans les quatre parties qui composent Civiliser la jeunesse, une vingtaine d’auteurs illustrent les paradoxes liés aux questions que posent les récits destinés aux jeunes: permettent-ils de les former? Que disent-ils de la société des adultes? Dans son introduction, Christian Chelebourg s’attarde sur la rage de civiliser, depuis les origines de cette littérature jusqu’à aujourd’hui. Il note qu’en “matière de socialisation, le corpus littéraire tend aux générations qui le lisent un véritable miroir de concentration” (16). Pour Max Butlen, qui résume la réaction morale face à la littérature de jeunesse depuis ses origines, il s’agit d’une posture très ancienne et toujours prête à resurgir. Étayé par un discours sur la lecture, son article relève les récents combats menés au nom de la moralité, pour constater combien est difficile pour cette littérature de maintenir l’équilibre entre les trois fonctions qui la caractérisent, à savoir édifier, éduquer et récréer (29). Marie-Hélène Inglin-Routisseau cherche à repérer “certains aspects du traitement de la morale dans les romans pour la jeunesse en partant du constat que celle-ci est devenue l’objet d’une désaffection” (31). Les exemples cités illustrent la pensée postmoderniste qui élimine les oppositions binaires et ils rejettent la morale kantienne au profit d’un mélange de pensée nietzschéenne et de pensée marxiste. Pour Francis Marcouin, “[l]a naissance d’une littérature ‘adressée’ à la jeunesse s’inscrit, selon les historiens et les critiques, dans la perspective de la ‘civilisation des mœurs,’ c’est-à-dire d’un processus de domestication des élans et des instincts mis en évidence par le sociologue Norbert Élias” (43), d’où l’intérêt d’étudier l’œuvre d’Erich Kästner qui, en tant qu’héritier des Lumières, se situe dans la lignée de Berquin. Dans “L’Emprise du Bien: Discours critiques et présupposés moraux” (55–70), Laurent Déom brosse un panorama de la critique attribuée à la collection “Signe de piste.” Il note que selon la référence dogmatique, elle peut être obvie, oblique ou obtuse et réfère à trois dimensions généralement utilisées pour le roman adolescent: une dimension psychologique et pédagogique, ou bien esthétique, ou encore éthique et politique. S’inspirant des travaux de Jean-Claude Chamboredon et Jean-Louis Fabiani, le principe de classement esthétique constitue le principe dominant [End Page 163] dans le champ de la littérature de jeunesse. En fin de parcours, Déom suggère qu’une rétrospective de la critique devrait être plus ouverte à la diversité des pratiques. Annick Lorant-Jolly dégage des œuvres romanesques de trois écrivains, Michael Morpugo, Xavier-Laurent Petit et Jean-Paul Nozières, les caractéristiques qui en font des romanciers engagés (71–82). D’entrée de jeu, pour ces auteurs, écrire pour les jeunes est une forme d’engagement (71). Prenant en charge leur lecteur, les romans analysés gravitent autour de la guerre, de la violence et de l’injustice des rapports sociaux. Les romans de formation analysés proposent une ouverture salvatrice sur le monde de la musique et de la littérature (82). Christian Chelebourg se demande “Où sont les Blanche-Neige d’antan?” À cette fin, il se livre à une étude culturelle d’un conte socialisé.

Denisse, Manuelle et Aliette Lauginie. Il était une fois des contes. Histoires à lire, à écouter, à raconter. Coll. fle Grenoble: pu de Grenoble, 2015. isbn 9782706122804. 287 p.

Destiné aux élèves des niveaux a2 à c1 (282) du cecr, cet ouvrage didactique réunit dix-sept contes traditionnels et modernes venus...

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