Abstract

Cet article propose de montrer la topographie corporelle au cœur du roman Le Livre d’Emma de Marie-Célie Agnant afin de mettre en lumière les relations entre l’esclavage, le corps et l’écriture. Sans prétendre offrir une étude exhaustive des représentations littéraires de l’esclavage, on tentera de lier les méditations sur l’histoire et l’écriture chez Agnant aux enjeux plus vastes de l’historiographie. Deux approches mèneront donc ce travail: d’une part, une lecture des critiques contemporaines de la relation entre le corps et l’écriture et, d’autre part, une étude du Code noir. Puisque Le Livre d’Emma représente la manière dont les effets de l’esclavage affectent les notions de subjectivité postcoloniale, ce roman souligne les connexions entre le corps de l’esclave et les édits historiques qui le réglementaient. Considérer l’écriture chez Agnant sous ces deux optiques nous permet de saisir les dimensions corporelles du texte et de redéfinir les rapports d’opposition qui s’y jouent.

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