Abstract

This critical note poses three questions, essentially based on the first two volumes of Histoire des sciences et des savoirs, a collective undertaking edited by Dominique Pestre. First, it considers the relationships between “science” and “knowledge.” Can a clear line be drawn between them? Or should “scientific” knowledge (with or without quotation marks) be considered a particular class of knowledge? And, if this is the case, must we define it according to a certain number of specific operations? Second, the article turns to the acceptance, criticism, or rejection of the traditional definition of the “scientific revolution,” dated to the seventeenth century and characterized by the mathematization of nature and the introduction of experimental practices. Should this be replaced by other perspectives, highlighting the previous reconfigurations of fields of knowledge or the plurality of “revolutions”? Finally, the article considers the attention paid to connected histories of knowledge, which move away from Eurocentricism and introduce new actors. Awareness of these circulations does not however efface the asymmetry of exchanges, the stigmatization of indigenous knowledge, or the imperialistic imposition of Western science.

Abstract

Cette note critique pose trois questions, formulées essentiellement à partir des deux premiers tomes de l’Histoire des sciences et des savoirs, entreprise dirigée par Dominique Pestre. Tout d’abord, elle examine les relations entre « sciences » et « savoirs ». Est-il possible de tracer une nette frontière entre les unes et les autres ? Ou faut-il considérer les savoirs « scientifiques » (avec ou sans guillemets) comme une classe particulière de savoirs ? Et, dans ce cas, doit-on les définir à partir d’un certain nombre d’opérations spécifiques ? Ensuite, l’interrogation porte sur l’acceptation, la critique ou le refus de la définition classique de la « révolution scientifique », datée du XVIIe siècle et caractérisée par la rencontre entre la mathématisation de la nature et la pratique expérimentale. Faut-il lui substituer d’autres perspectives, qui portent l’attention sur les reconfigurations des champs de la connaissance ou sur la pluralité des révolutions ? Enfin, est discutée l’attention portée aux histoires connectées des savoirs, qui rompent avec l’européocentrisme et introduisent de nouveaux acteurs. Mais ces circulations n’effacent pas l’asymétrie des échanges, les stigmatisations des savoirs indigènes ou l’imposition impérialiste de la science occidentale.

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