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  • Ateliers de recherches « Autours d’Alexandre de Halès », Paris, 2014-2015
  • Sophie Delmas (bio)

En 2014 et 2015 se sont tenus à Paris une série d’ateliers de recherches « Autour d’Alexandre de Halès », coorganisés par Claire Angotti (Université Reims Champagne Ardenne), Sophie Delmas (Université Lyon 2 et LEM), et Dominique Poirel (CNRS-IRHT)1.

Le point de départ de ces ateliers fut le constat d’un paradoxe: en dépit de son action fondatrice dans l’histoire de l’université de Paris comme dans la naissance d’un courant théologique franciscain, Alexandre de Halès († 1245) n’avait fait l’objet que d’études nombreuses morcelées. Utiles pour circonscrire ses positions propres sur divers points de doctrine, ces études ne permettaient guère de comprendre l’œuvre et la pensée dans ce qui fait leur originale unité. En outre, les ignorances et doutes sur sa biographie, le caractère inédit d’une partie de son œuvre, enfin les délicates questions d’attribution que pose la Summa obscurcissaient notre compréhension d’une figure pourtant majeure dans l’histoire des idées et des méthodes intellectuelles. Ce constat a abouti à l’organisation d’un chantier collectif « Autour d’Alexandre de Halès » dont l’objectif est la publication en 2017 d’un ouvrage de synthèse (et donc plus large que le contenu des ateliers) sur le théologien anglais, rédigé par une équipe internationale d’historiens de l’ordre franciscain et de l’université, de l’exégèse et de la théologie.

Le premier atelier (13 mars 2014) a eu pour thème « la vie et carrière d’Alexandre de Hales ». Nathalie Gorochov (Université Paris-Est Créteil - CRHEC EA 4392) a fait une mise au point sur le parcours intellectuel du maître d’Alexandre de Halès en insistant sur trois thèmes: les premières années avant 1229, l’apogée de sa carrière entre 1229 et 1236, puis la brève période qui sépare 1236 de sa mort en 1245. Isabelle Heullant-Donat (Univ. Reims Champagne Ardenne) est intervenue sur « Alexandre de Halès dans l’historiographie franciscaine » en s’appuyant sur d’anciennes chroniques, notamment Thomas d’Eccleston, Jourdain [End Page 385] de Giano, Salimbene de Adam, la Chronique de Lanerscot et enfin la Chronique d’Arnaud de Sarrant dont les textes ont été repris et discutés.

L’atelier suivant (12 juin 2014) s’est attaché à « La diffusion de l’œuvre d’Alexandre de Halès ». Pour commencer, Sophie Delmas a examiné la diffusion de l’œuvre d’Alexandre selon les époques et les espaces géographiques avant de terminer avec la question de la provenance des manuscrits. Claire Angotti a étudié « la présence d’Alexandre dans les bibliothèques » et notamment dans la bibliothèque de la Sorbonne: elle a montré le succès de la Summa au XIIIe siècle, suivie d’un relatif déclin au XIVe siècle; enfin, le XVe siècle semble se caractériser par un regain d’intérêt pour Alexandre de Halès et son œuvre. Dominique Poirel a en-suite présenté les éditions anciennes et modernes, puis il a insisté plus particulièrement sur les trois œuvres éditées à Quaracchi, la Summa, la glose et les questions antequam esset frater.

Après ces deux ateliers, les interventions et les discussions des rencontres suivantes ont porté sur l’œuvre d’Alexandre de Halès. Ainsi, l’atelier 3 (25 septembre 2014) portant sur le Commentaire sur les Sentences et la Summa fratris Alexandri a eu exceptionnellement lieu à Reims, à la bibliothèque Carnegie, où quelques manuscrits rémois d’Alexandre de Halès ont été examinés. Claire Angotti a présenté les méthodes pédagogiques du commentaire en insistant sur trois points: son caractère systématique, sa nature « hybride » (glose ou commentaire?) et la structure du texte (divisio textus et distinctions). Dominique Poirel a développé sa réflexion sur la nature de la Summa qui s’apparente plus à un résumé qu’à une somme et s’est attaché à montrer la...

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