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  • Le français en diachronie: nouveaux objets et méthodes par Anne Carlier, Michèle Goyens et Béatrice Lamiroy
  • Julie Glikman
Le français en diachronie: nouveaux objets et méthodes. Sous la direction d’Anne Carlier, Michèle Goyens et Béatrice Lamiroy. (Sciences pour la communication, 117.) Berne: Peter Lang, 2015. vii + 460 pp., ill.

Ce volume regroupe une sélection de dix-sept communications présentées au colloque Diachro VI (Louvain, 2012), cycle de conférences bien connu dans la communauté francophone des linguistes diachroniciens du français. C’est ainsi un aperçu de l’état de la recherche et des intérêts actuels de la communauté que nous propose ce type d’ouvrage. [End Page 629] Les contributions relèvent de divers cadres théoriques (grammaticalisation, sociolinguistique historique, linguistique cognitive, syntaxe de dépendance), à différents niveaux d’analyse (syntaxe, morphosyntaxe, sémantique, lexique). Toutes les études sont fondées sur l’analyse systématique d’un corpus, dans des diachronies plus ou moins longues. Outre les traditionnelles études de morphosyntaxe, deux questions thématiques sont à l’honneur dans ce volume: l’apport heuristique des traductions pour l’étude de la diachronie, et la diachronie récente du français (études portant principalement sur les dix-huitième et dixneuvième siècles). La section sur l’apport des traductions occupe la part belle (sept contributions), montrant bien l’intérêt que suscite la question, dont le traitement est à présent facilité par les éditions électroniques et les corpus alignés. Les contributions sont l’occasion de faire un point méthodologique et de confirmer les apports de l’étude de corpus de traductions pour l’analyse diachronique. Elles portent sur différentes périodes et différents types de traduction, depuis les traductions du latin tardif vers l’ancien français aux traductions de la fin du Moyen Âge et du seizième siècle. Dans le cadre du projet mené depuis 2012 par Anne Carlier et Céline Guillot, ‘latin tardif—français ancien’, qui doit bientôt donner lieu à une publication collective, Claude Buridant étudie un corpus bilingue de traductions de textes religieux (la vie de saint Benoît dans les dialogues du pape Grégoire et la vie de saint Eustache), rappelant l’importance de la prise en compte à la fois de la diglossie des clercs et des caractéristiques du texte source latin. Textes religieux et période de l’ancien français aussi pour Cinzia Pignatelli, autour de l’édition électronique qu’elle prépare à Lyon du Psautier bilingue dit d’Arundel. Lene Schøsler étudie également des traductions du latin au français, mais à travers une traduction de Cicéron du treizième, à laquelle elle ajoute la traduction en français moderne, et une auto-traduction de Calvin au seizième, ce qui lui permet de comparer quatre états de langue. Gabriella Parussa travaille sur une traduction française plus tardive (début du seizième) d’un texte de Pétrarque en italien du quatorzième, et Bernard Combettes sur une traduction de saint Augustin du quatorzième. La question des traductions et du bilinguisme se pose aussi pour les lexiques spécialisés, qu’étudient Joëlle Ducos et Ildiko Van Tricht. Pour la diachronie récente, souvent le parent pauvre des études diachroniques (ici quatre contributions), ce sont les dixhuitième et dix-neuvième siècles qui retiennent l’attention, et le vernaculaire, avec Anthony Lodge sur le dialecte poissard (Paris). Enfin, les contributions de la dernière partie traitent de sujets originaux (Éric Tourette sur les adjectifs en ‘-il’, Corinne Féron sur ‘soi-disant’, Patrick Caudal sur la sémantique des temps verbaux), ou apportent un éclairage nouveau sur des questions traditionnelles (Nicolas Mazziotta sur la coordination, Sophie Prévost sur l’expression du sujet, Carlier et Guillot sur les démonstratifs).

Julie Glikman
Université de Strasbourg
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