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  • ‘Ce mot qui m’avait surpris ... ’: conflits et décalages de langage. Actes de la journée d’étude organisée en Sorbonne le 6 octobre 2012 ed. par Aude Laferrière et Marc Durain
  • Juan-Manuel Lopez-Muñoz
‘Ce mot qui m’avait surpris... ’: conflits et décalages de langage. Actes de la journée d’étude organisée en Sorbonne le 6 octobre 2012. Édités par Aude Laferrière et Marc Durain. (Colloques, congrès et conférences. Sciences du langage, histoire de la langue et des dictionnaires, 15.) Paris: Honoré Champion. 2015. 144 pp.

Le sujet abordé est un thème passionnant, celui de la mémoire des mots. ‘La vie des mots est longue et variée et leur mémoire, tenace’, affirme éloquemment Michael Edwards dans ses notes parues le 4 juin 2015 sur le site de l’Académie française (<http://www.academie-francaise.fr/la-memoire-des-mots-0> [consultéle 8 juillet 2016]). Les traces de cette mémoire peuvent être repérées dans le corps phonique et lexical des mots, mais aussi dans les effets de ceux-ci sur les lecteurs ou auditeurs. Ce vieux thème bien connu des spécialistes en étymologie et grammaire comparée ne cesse d’être problématique. Il est devenu de grande actualité en France aujourd’hui dans les champs de la linguistique et de l’analyse du discours grâce aux apports de divers cadres théoriques et [End Page 631] méthodologiques en prise avec la question cognitive du langage et des discours. Dans le présent volume, le cognitif s’inscrit en creux dans un recueil d’articles qui revisitent la dimension mémorielle des mots au prisme de la stylistique. L’originalité ici tient surtout à l’angle d’attaque choisi: la surprise comme déclencheur de répliques, comme agent actif d’inférences, mobilisant la mémoire. Cette surprise, selon les données présentées, résulte du rapport graduel—conflictuel—entre la norme et les usages (plutôt que simplement l’‘usage’), entre le mot et le monde, entre le dit et le dire et enfin entre le locuteur et son interlocuteur, entre l’écrivain et son lecteur. Des questionnements énonciatifs et discursifs traversent l’ensemble des articles ou presque, à propos d’un échantillon de figures rhétoriques (l’hyperbole, la litote, la similitude, l’ironie, la métaphore, l’antonomase, l’itération, la pointe, l’incise), à partir d’un corpus d’exemples notamment littéraires d’époque moderne et contemporaine (roman, poésie et théâtre). La petite dimension de ce livre par rapport à l’ampleur du problème anticipe déjà le manque de prétention à l’exhaustivité: le regard se concentre sur quelques problèmes spécifiques, bien intéressants et très finement analysés. Cela dit, les auteurs s’intéressent aux enjeux de l’interprétation de différentes formes des décalages de langage davantage qu’aux effets pragmatiques de ceux-ci, en frôlantà peine la question interactionnelle, malgré les attentes que le titre de l’ouvrage pourrait générer.

Juan-Manuel Lopez-Muñoz
Universidad de Cádiz
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