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Reviewed by:
  • Le Saint-Siège, le Québec et l’Amérique française. Les archives vaticanes, pistes et défis ed. by Martin Pâquet, Matteo Sanfilippo, and Jean-Philippe Warren
  • Hans-Jürgen Greif
Le Saint-Siège, le Québec et l’Amérique française. Les archives vaticanes, pistes et défis, s. la dir. de Martin Pâquet, Matteo Sanfilippo, Jean-Philippe Warren, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. Culture française d’Amérique, 2013, X- 308 p., 40,00$

À l’occasion du colloque « Les Archives du Vatican : pistes et défis pour la recherche sur le Québec et l’Amérique française », tenu en mai 2010 à Rome, un groupe de chercheurs italiens et du Canada francophone (Québec et Nouveau-Brunswick) s’était réuni à Rome pour discuter des Archives du Saint-Siège, des correspondances entre le haut clergé canadien-français et certains dicastères—l’équivalent d’un ministère laïc—de l’Église. Dix-sept études sont réunies dans cette publication, très variées, mais ciblées sur les relations entre Rome et le Québec depuis la fondation de la colonie française en 1608 jusqu’à nos jours. Dans un premier temps, il ne faut pas se le cacher, des recherches dans les Archives, créées par Paul V (1605–1621, regroupant le Moyen-Âge et les XVe et XVIe siècles, dont nous trouvons ici un guide de première orientation) et complexes à souhait, ne sont pas précisément une partie de plaisir. Heureusement, ces Archives sont climatisées depuis longtemps et dératisées, contrairement à d’autres (je pense aux souterrains de la Bibliothèque Nationale de Florence, située à côté de l’Arno) et, surtout, le personnel y est aimable et prêt à aider si l’on s’est perdu dans les allées.

Que le dicastère De propaganda fide ait été fondé en 1622 seulement, cent trente ans après la découverte de l’Amérique, cette fois par Christophe Colomb, est symptomatique de la lenteur avec laquelle les moulins romains tournent. Aussi, le Vatican a toujours été le champion des euphémismes. Le terme « Inquisition », lourd de connotations négatives, est remplacé d’abord par « Congrégation du Saint-Office » pour devenir la « Congrégation pour la Doctrine de la Foi », en 1965, sous Paul VI.

Au début du XVIIIe siècle, le clergé du Québec devait s’informer en cas de doute sur le baptême, le mariage des Amérindiens, etc. Environ 1 050 documents se trouvent sous la rubrique « Francia », entre autres des lettres de Mgr de Laval à Alexandre VII et à Clément IX. Mais on trouve aussi d’importants écrits ailleurs, dans les actes Camerarii, par exemple, ou dans des dossiers à la Secrétairerie d’État, sur la question scolaire en Ontario (on y reviendra), la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, le choix d’évêques à Saint-Boniface et l’enseignement du français au Manitoba et à Ottawa et la correspondance de Léon XIII avec le cardinal Elzéar-Alexandre Taschereau et l’écrivain français Georges Duhamel sur le catholicisme au Canada (1884–1890). Une mine de renseignements, donc, pour mieux comprendre les relations entre l’Église de la vallée du Saint-Laurent, le Saint-Siège et les rois de France au début de la colonisation, puis avec le gouvernement britannique après 1763. Le clergé missionnaire du Saint-Sacrement a une vue carrément internationale : une lettre de Marie Guyart de l’Incarnation nous apprend qu’elle irait n’importe où [End Page 169] dans le monde, pourvu qu’elle puisse y pêcher des âmes et travailler à la conversion des infidèles, à Constantinople ou à Pékin : une telle ardeur fait frissonner le lecteur d’aujourd’hui.

À juste titre, Luca Codignola se demande ce que l’on peut encore trouver après l’écrasant ouvrage de Marcel Trudel, L’église canadienne sous le régime militaire (1760–1766), publié en deux tomes (1956–1957). Trudel semblait avoir agi à la façon d...

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