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Reviewed by:
  • Sondes. Essais et entrevues by J. R. Léveillé
  • Jimmy Thibeault
J. R. Léveillé, Sondes. Essais et entrevues, Saint-Boniface (Manitoba), Les Éditions du Blé, 2014, 243 p., 22,95$

J. R. Léveillé, auteur franco-manitobain majeur, offre avec Sondes un intéressant portrait de la vie culturelle et artistique de la communauté francophone du Manitoba. L’ouvrage s’inscrit dans la suite de Parade, ou les autres et de Logiques improvisées que Léveillé a fait paraître en 2005 et qui exploraient respectivement l’ensemble de la littérature franco-manitobaine et sa propre production. Dans Sondes, sous-titré Essais et entrevues, J. R. Léveillé propose une réflexion sur l’écriture en général, sur l’histoire culturelle franco-manitobaine, sur la production artistique et littéraire contemporaine ainsi que sur sa propre écriture. L’ouvrage, particulièrement riche pour qui veut élargir sa connaissance de la culture franco-manitobaine, est divisé en six parties qui explorent des éléments différents de la production artistique franco-manitobaine.

Sondes est construit de manière à ce que les différentes parties soient encadrées par des textes fort intéressants où l’auteur s’interroge sur l’écriture à travers une pluralité de citations sur la littérature. Dans le premier texte, Léveillé s’interroge sur ce que serait l’impenser pour un écrivain : penser l’impensable comme dire l’indicible, serait-ce là le rôle de l’écrivain ? De l’impensable et de l’indicible, on passe, dans le dernier [End Page 167] texte, à l’indétermination de la littérature. Encore une fois, l’auteur s’interroge sur l’acte d’écrire et sur le rôle de l’écrivain dans cette accumulation que représente le livre. Les deux textes, dont le sujet est l’écriture, sont construits de la même manière, c’est-à-dire que la réflexion de l’auteur se fait principalement à travers le collage de citations qui guident le lecteur à travers une pensée qui se veut, de par la nature même de ces citations, universelle.

Si les textes de fermeture et de clôture de l’ouvrage viennent en quelque sorte encadrer les autres parties par une réflexion plus théorique sur l’écriture, ces autres parties sont découpées d’une manière logique qui permettent de bien saisir les enjeux de la production artistique franco-manitobaine. Dans la deuxième partie, Léveillé offre deux articles fort intéressants sur les années de prise de parole des francophones au Manitoba, soit les années qui correspondent à la Révolution tranquille au Québec. Cette référence à une période charnière de l’histoire culturelle québécoise n’est pas gratuite, car elle aura son écho dans les différents espaces francophones du Canada (on le voit notamment par la création d’institutions littéraires en Acadie et en Ontario), y compris le Manitoba. Aussi, ces deux textes s’intéressent-ils à l’éveil culturel franco-manitobain dans les années 1960 et 1970, période que la critique a nommée « l’évolution tranquille », à la création de lieux de parole (comme le journal étudiant Frontières), aux changements au sein du système d’éducation qui devient laïc, à l’affirmation des artistes et à la construction d’un espace culturel moderne. La troisième partie est constituée de portraits d’artistes et d’entretiens qui se veulent une réflexion sur les arts visuels et leur place dans la culture franco-manitobaine. La quatrième partie met plutôt en évidence l’œuvre de Léveillé lui-même. Elle est constituée d’un texte qui propose une réflexion de l’auteur sur les jeux de langue dans sa propre production, suivie de trois entretiens qu’il a accordés à Huguette Le Gall et à Laurent Poliquin. Enfin, la cinquième partie représente un volet plus littéraire où il est question de poésie, de théâtre et de roman.

J. R. Léveillé présente donc, avec Sondes, un portrait global de la culture...

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