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  • Œuvres complètes. I. Poésieby Anne Hébert, and: Œuvres complètes. II. Romans (1958–1970). Les Chambres de boisby Anne Hébert, and: Œuvres complètes. III. Romans (1975–1982). Les Enfants du Sabbatby Anne Hébert
  • Michel Lord
Anne Hébert, Œuvres complètes. I. Poésie. Édition établie par Nathalie Watteyne suivi de Dialogue sur la traduction à propos du Tombeau des rois . Édition établie par Patricia Godbout, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. Bibliothèque du Nouveau Monde, 2013, 732 p., 80,00$
Anne Hébert, Œuvres complètes. II. Romans (1958–1970). Les Chambres de bois. Édition établie par Luc Bonenfant suivi de Kamouraska . Édition établie par Anne Acrenat et Daniel Marcheix, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. Bibliothèque du Nouveau Monde, 2013, 489 p., 80,00$
Anne Hébert, Œuvres complètes. III. Romans (1975–1982). Les Enfants du Sabbat. Édition établie par Mélanie Beauchemin et Lori Saint-Martin suivi de Héloïse[et] Les Fous de Bassans. Édition établie par Lucie Guillemette, avec la coll. de Myriam Bacon, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, coll. Bibliothèque du Nouveau Monde, 2014, 591 p., 80,00$

Premier d’une série de cinq volumes, dont trois ont déjà paru, Poésiesuivi de Dialogue sur la traduction à propos du Tombeau des roisd’Anne Hébert impressionne de par son envergure et son caractère exhaustif. Tous les poèmes parus en recueils, en revues ou inédits sont précédés d’une « Introduction » substantielle de soixante pages et d’une « Chronologie » de la vie d’Hébert, suivis, après l’ensemble des poèmes et des réflexions sur la traduction (p. 98–638), par une bibliographie de quarante pages.

L’introduction s’ouvre sur une « Présentation de l’auteure » qui tient compte du riche passé des familles Hébert, côté paternel, et Taché, côté maternel, Anne Hébert ayant également « un arrière-grand-père commun avec Hector de Saint-Denys Garneau : Antoine Juchereau Duchesnay, seigneur de Fossambault et de Gaudarville ». Quant à son grand-père maternel, Eugène-Étienne Taché, il a été « l’architecte de l’hôtel du Parlement à Québec ». Son père, Maurice Lang Hébert, a été « un critique littéraire respecté et un poète » qui s’est occupé personnellement de l’éducation de ses quatre enfants dont Anne est l’aînée. Ce père attentionné avait une bibliothèque bien garnie qui faisait la joie de la jeune Anne qui lisait Andersen, Grimm, Perrault, Dickens, Poe, Milton, Péguy, Bernanos, Balzac, Mauriac, Claudel, Baudelaire, Rimbaud, Jouhandeau, Ramuz, Supervielle, la Bible, et j’en passe. Lorsqu’elle commence à publier dans la jeune vingtaine elle a déjà accumulé un bagage littéraire fort impressionnant.

Elle dira toutefois souvent que sa plus grande influence demeure celle de son cousin Saint-Denys Garneau, à qui elle voue presque un culte.

Entremêlant témoignages de l’auteure et remarques de critiques, l’introduction offre en filigrane des analyses très détaillées des œuvres poétiques, insistant souvent sur le sentiment qu’Hébert avait de vivre dans un « pays obscur et silencieux » et sur « la difficulté de vivre et de s’exprimer au Canada français ».

Pas étonnant que, hantée par l’admiration que sa mère avait pour la France, elle quitte ce sombre Québec au milieu des années 1950 pour vivre en France une quarantaine d’années, séjour ponctué de nombreux voyages au Québec. Elle tiendra d’ailleurs à préciser que « le fait de vivre à Paris ne constitue pas pour elle un “exil”, il s’agit plutôt d’un “recul qui [lui] permet de mieux voir [s] on pays” », à l’instar d’un Henry James qu’elle admire et « avec lequel elle se sent des affinités pour avoir vécu comme lui en Europe et avoir développé dans ses écrits une vision contrastée, à la fois américaine et européenne ». Elle ne...

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