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Reviewed by:
  • Le livre comme art. Matérialité et sens ed. by Stéphanie Bernier, Sophie Drouin and Josée Vincent
  • Kirsty Bell
Le livre comme art. Matérialité et sens, s. la dir. de Stéphanie Bernier, Sophie Drouin et Josée Vincent, Montréal, Nota bene, coll. Sciences humaines / Littérature, 2013, 212 p., 25,95$

Les frontières entre livre et œuvre d’art visuel sont parfois floues. Maints livres sont aussi des œuvres d’art, grâce à leur forme, grâce au mariage entre le texte et l’image, ou grâce au travail des typographes et des relieurs. Au même titre que d’autres genres artistiques, le livre d’artiste, ou le livre de création, est protéiforme. Par ailleurs, l’essor actuel des études intermédiales et interartistiques peut expliquer un intérêt critique croissant pour le livre comme objet, comme œuvre d’art ou comme artefact. Dans de tels cas, il s’agit d’étudier la matérialité du livre et de mettre en relief les façons dont diverses composantes de sa forme—papier, reliure, typographie, disposition graphique de la page, illustrations, entre autres—oriente son sens.

Le livre comme art. Matérialité et sens, un recueil de onze articles réunis par Stéphanie Bernier, Sophie Drouin et Josée Vincent, propose justement une discussion de différentes pratiques du livre comme art, de la « typoésie » à la reliure en passant par l’illustration d’accompagnement. Les articles affirment ainsi que le livre jouit d’une présence tangible et que cette matérialité ajoute du sens, tant au récit ou au poème publié qu’à l’expérience de lecture. Comme Stéphanie Bernier et Sophie Drouin le soulignent dans l’Introduction, l’objectif du volume est de « contribuer [End Page 92] aux échanges entre les différents acteurs qui travaillent sur le rapport du livre et des arts ».

La plupart des contributions à l’ouvrage sont issues d’un colloque étudiant tenu en 2011 sur « Le livre d’artiste » et organisé par le Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec (GRÉLQ) à l’Université de Sherbrooke. Cet ouvrage, comme le groupe de recherches lui-même, offre à plusieurs étudiants de maîtrise et de doctorat l’occasion d’explorer des axes de recherches qui sont de plus en plus pertinents dans la critique contemporaine. Alors que la qualité des analyses et de l’écriture dans Le livre comme art. Matérialité et sens est inégale, il est important pour des maisons d’édition et des groupes de recherches de donner une voix aux jeunes chercheurs, et il est important pour la critique de reconnaître leurs contributions. Après tout, les étudiantes ayant participé à ce recueil représentent une nouvelle génération de chercheures et offrent une perspective utile dans un domaine qui connaît actuellement une vitalité indéniable.

Aux textes rédigés par les jeunes chercheures s’ajoutent des articles de trois praticiennes et professionnelles dans le milieu du livre : Élise Lassonde, bibliothécaire spécialiste des collections d’estampes, de reliure d’art, de livres d’artiste et d’ouvrages de bibliophilie à Bibliothèque et Archives nationales du Québec ; Louise Mauger, spécialiste en reliure d’art et commissaire de l’exposition Livre, objet de création ; et Josée Vincent, professeure et codirectrice du GRÉLQ.

La grande gamme de sujets abordés dans ce volume, ainsi que la variété de perspectives et d’expériences professionnelles et intellectuelles qui nourrissent les articles, permettent aux auteures d’étudier le livre comme un objet matériel qui relève du travail de nombreux experts en art, en typographie, en graphisme, entre autres. Cette variété est nécessaire, même inévitable. L’introduction note en effet que l’étude du livre comme art convoque plusieurs approches trans- et pluridisciplinaires, et celles qui semblent être les plus importantes dans cet ouvrage sont l’histoire du livre, la sociologie du livre et les études culturelles. De telles approches permettent une certaine cohérence dans un volume autrement très éclectique et dont l’organisation...

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